Dégringolade …
Le cours de l’once d’or a été percuté de plein fouet par la remontée du dollar et la baisse du cours du pétrole.
Après avoir subi lundi un décrochage particulièrement violent, perdant 33 dollars en une seule session sur le London Bullion Market, la tendance s’est poursuivie mardi.
En une heure mardi matin, le métal a perdu encore 20 dollars, plongeant jusqu’à 802,34 dollars, un plus bas depuis sept mois et demi, soit une fonte de près d’un quart de sa valeur en cinq mois.
Pourtant en mars dernier, les investisseurs se dirigeaient en masse vers le métal jaune, son cours se propulsant même jusqu’au niveau historique de 1.032,70 dollars l’once.
Il faut dire qu’alors le précieux métal attirait moins par son côté clinquant que par ses qualités de valeur refuge contre l’inflation.
Désormais le contexte a changé : la monnaie américaine a nettement regagné du terrain depuis que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a reconnu, la semaine dernière, la matérialisation de « certains risques » pour la croissance, des propos ouvrant la voie à un assouplissement monétaire en Europe.
Mardi matin, le dollar a ainsi touché un nouveau plus haut depuis le 26 février face à la monnaie unique, à 1,4816 dollar pour un euro.
Selon les analystes, le rebond du dollar et la correction des prix du pétrole ont déclenché des liquidations sur les positions d’or.
Parallèlement, le cours du pétrole est, lui aussi, au plus bas depuis plusieurs mois, renouant mardi matin avec le seuil de 110 dollars le baril à Londres. Si sa la flambée du brut avait pu également inciter les investisseurs à acheter de l’or, à l’inverse, sa baisse tend à les décourager.
Certains experts n’hésitent pas à affirmer être en présence d’ un mouvement général de correction sur les marchés de matières premières.
« Dans le contexte actuel de crise de liquidités, de difficultés sur d’autres marchés et d’appels de marges, les institutions financières et les particuliers ont besoin d’argent. Ils empochent des profits où ils le peuvent », précisent-ils.
Alors que d’ordinaire les tensions géopolitiques poussent les investisseurs à trouver refuge vers l’or, le conflit avec la Géorgie n’a pas favorisé les métaux précieux. Le besoin de liquidités semble ainsi l’emporter sur les tensions géopolitiques, ce qui n’est pas forcément des plus rassurants.
Mais la décélération de la croissance pourrait ramener rapidement les acheteurs sur le marché, préviennent les analystes.
Source : AFP