Irak/pétrole : la Russie invitée à participer aux appels d’offre

Iraqrussiadebt_oil L’Irak propose aux compagnies énergétiques russes de participer aux appels d’offres sur sept projets, a annoncé mercredi lors d’une conférence de presse Karim Wahid, ministre irakien de l’Electricité, en visite à Moscou.

Mais la Russie n’est pas seule à vouloir se partager le gâteau, loin s’en faut. La Chine tente actuellement de renouer les liens, tandis que le français Total et l’américain Chevron pourraient s’accorder pour obtenir la part du lion.

« Les entreprises énergétiques russe ont été invitées à participer aux appels d’offres sur sept projets en Irak », a fait savoir le ministre irakien.

A l’issue des négociations avec la compagnie russe « Tekhnopromexport », numéro un mondial dans la construction d’installations électriques, des protocoles d’accord déterminant l’agenda des rencontres suivantes et le développement de deux centrales électriques irakiennes ont été signés.

D’après Karim Wahid, quelque 130 spécialistes russes travaillent actuellement en Irak, « la présence ultérieure des entreprises russes dans le pays est très importante pour nous » a-t-il même affirmé.

Les ministères de l’Energie des deux pays se sont également accordés sur la création de deux commissions, dont l’une sera chargée de l’activation de la coopération bilatérale dans le domaine du pétrole, y compris l’extraction.

La prochaine rencontre des deux ministres aura lieu à l’automne à Moscou.

Energyrussia En mars dernier, Vladmir Poutine avait appelé les autorités irakiennes à soutenir les investissements russes dans le secteur pétrolier en Irak avait annoncé le Kremlin dans un communiqué.

« J’espère que la motivation des hommes d’affaires russes à promouvoir la coopération bilatérale recevra un soutien adéquat de la part des dirigeants irakiens« , soulignait le président russe dans un message au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

Parmi les perspectives de coopération, M. Poutine citait notamment un contrat pour l’exploration du gisement pétrolier de Qurna, à l’ouest de Bassorah, et le projet de reconstruction de l’oléoduc entre Kirkouk (nord de l’Irak) et Banias (Syrie).

« Le président de Lukoil, Vaguit Alekperov, mène des négociations en Irak sur la reprise du contrat d’exploitation du plus important des gisements irakiens, Qurna occidental-2, interrompu peu avant le renversement de Saddam Hussein« , avait annoncé parallèlement un porte-parole de la compagnie pétrolière. Ces champs d’hydrocarbures irakiens font parallèlement l’objet de négociations entre Bagdad, d’une part, et les sociétés Chevron et Total de l’autre.

L’annulation par la Russie de la majeure partie de la dette irakienne, à hauteur de 12 milliards de dollars, pourrait, selon des experts, contribuer au rétablissement du contrat sur Qurna occidental-2 avec Lukoil.

Le contrat sur la mise en valeur de la deuxième tranche du gisement Qurna occidental a été signé entre le ministère irakien du Pétrole et les russes Lukoil, Zarubezhneft et Mashinoimport en 1997. Par la suite, Lukoil a annoncé l’entrée dans le projet de son partenaire stratégique, l’américain ConocoPhillips. La durée de l’accord sur le partage du produit était de 23 ans avec une possibilité de prorogation de cinq ans. Peu avant le renversement du régime de Saddam Hussein, Bagdad a annoncé la résiliation du contrat.

Qurna occidental-2 est l’un des plus riches gisements irakiens situé à 100 km au nord-est de Bassorah. La production accumulée tout au long de la mise en oeuvre du contrat pourrait atteindre 4,8 milliards de baril de pétrole et 56,4 milliards de mètres cubes de gaz associé. Les investissements projetés dans la mise en valeur du gisement se montent à près de 4 milliards de dollars.

En juillet dernier, Christophe de Margerie, président de Total, a déclaré être sur le point de signer un important contrat en Irak.

« Nous sommes sur le point de signer un accord pour contrat de service« , a-t-il dit lors d’une conférence de presse, à l’occasion du XIXe Congrès mondial du pétrole. « Nous espérons signer un contrat dans les jours, semaines qui viennent », a-t-il précisé.

« Il s’agit juste de contrats transitoires, c’est ce que nous pouvons faire aujourd’hui en raison des problèmes de sécurité. 2009, c’est sans doute un peu trop tôt pour réaliser plus d’investissements » dans le pays, a-t-il ajouté.

Bagdad avait alors annoncé ne pas avoir pu aboutir à un accord avec les majors pétrolières pour des contrats d’assistance technique à court terme, les conditions financières s’avérant insuffisantes à leurs yeux, mais qu’il avait proposé des « contrats de service » à plus long terme à 41 compagnies pétrolières étrangères pour « six gisements pétroliers et deux gisements gaziers« , selon le ministère irakien du Pétrole.

Le patron du pétrolier américain ExxonMobil, Rex Tillerson, a déclaré lors de la même conférence de presse qu’il était optimiste quant à un accord entre son groupe et le gouvernement irakien.

Sources : Ria Novosti, France24

A lire également :

. Poutine met les bouchées doubles sur le pétrole d’Irak

. Irak/Chine : vers une réactivation d’un accord pétrolier

. La Russie et Loukoil convoitent le pétrole de l’Irak

. Sarkozy en Afghanistan en 2008, pour le pétrole d’Irak ?

. Irak-pétrole:loi pour l’exploitation par sociétés étrangères

. Irak:objectif de 6 millions de barils/j de pétrole d’ici 10 ans