Espagne : centrale nucléaire à l’arrêt suite à un incendie

Le monde est-il devenu fou ? La planète s’emballerait-elle ?

Alors que les catastrophes aériennes se multiplient – certaines compagnies y échappant parfois grâce à rigueur et réactivité – que le Mont-Blanc vient de faire plus de 10 victimes (suite à une avalanche due au dérèglement climatique ?), un incendie s’est déclaré dimanche matin dans une centrale nucléaire en Catalogne (nord est de l’Espagne) avant d’être éteint par les pompiers.

L’accident a entraîné l’arrêt de l’exploitation, a annoncé dimanche l’autorité espagnole de sûreté nucléaire (CSN).

Fin juin, le président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero avait quant à lui déclaré que son pays ne construira pas de nouvelles centrales nucléaires et que le gouvernement ne compte pas prolonger la durée de vie des huit centrales dont dispose l’Espagne.

« Le responsable de la centrale nucléaire de Vandellos II a informé le Conseil de sûreté nucléaire (…) qu’à 08H49 ce jour (06H49 GMT, ndlr), un incendie s’est déclaré dans le générateur électrique », selon le CSN. Les systèmes de sécurité ont immédiatement déclenché la fermeture d’urgence du générateur.

C’est le deuxième incident ces derniers mois frappant l’une des centrales nucléaires du pays.

« A 10H30 l’incendie a été complètement éteint », ajoute le CSN, précisant que « tous les systèmes de sécurité de l’installation ont opéré comme prévu » et que « actuellement, la centrale est l’arrêt et stable », selon le site du CSN. L’incendie « n’a eu aucun impact sur les employés ou l’environnement », selon le communiqué.

Selon l’organisation écologiste Greenpeace, une grande colonne de fumée était visible vers 10H00, s’échappant de la salle des turbines.

Lorsqu’il a été informé de l’incendie, le CSN a recommandé l’activation d’un protocole d’urgence, « le plan d’urgence nucléaire de Tarragone », au niveau d’alerte O.

Exploitée conjointement par les groupes énergétiques espagnols Endesa et Iberdrola, la centrale a été construite en 1980 et a une autorisation d’exploitation jusqu’en 2010. Elle est située à deux pas de la ville de Tarragone, sur la côte méditerranéenne, à 140 km au sud-est de Barcelone, région touristique extrêmement fréquentée …

Le site fait partie des centrales gérées par l’Anav, Association nucléaire Asco Vandellos II, qui gère trois centrales en Catalogne.

L’Anav s’est retrouvée sur la sellette au début de l’année 2008, accusée de ne pas avoir correctement informé les autorités sur une fuite de la centrale Asco I, située sur l’Ebre, survenue en novembre 2007.

L’incident, sans dangers significatifs pour les populations selon le CSN, n’a pas été détecté qu’en mars 2008, et l’autorité de régulation n’en avait été avertie qu’en avril 2008.

Ironie du sort, le CSN a recommandé lundi 18 août au gouvernement d’infliger une amende record comprise entre 9 et 22,5 millions d’euros aux gérants d’Asco I.

Dans un communiqué diffusé dimanche, Greenpeace et Ecologistes en action demandent « que soit retiré à l’Anav l’autorisation d’exploiter les centrales qu’elle gère (Asco I, Asco II et Vandellos II) et paralyser préventivement son fonctionnement face à l’accumulation d’incidents ».

L’Espagne compte six centrales nucléaires en fonctionnement, pour un total de huit réacteurs, qui produisent environ un quart de l’électricité consommée en Espagne, selon le CSN.

En juin dernier, dans une interview dimanche au quotidien espagnol El Pais, M. Zapatero avait déclaré :