Gustav : possible arrêt de production pour Total

Gustav3Le groupe pétrolier Total pourrait interrompre sa production pétrolière dans le golfe du Mexique à partir de samedi en prévision de l’arrivée de la tempête tropicale Gustav.

C’est en effet ce que vient de déclarer un des porte-parole de sa filiale américaine.

Ironie du sort, alors que cette nouvelle devrait faire évoluer le cours du pétrole à la hausse dès demain, le PDG de la compagnie française, Christophe de Margerie, a indiqué mercredi soir que si le prix du baril continuait à baisser, sa société répercuterait cette baisse sur les prix à la pompe.

Désolée pour les automobilistes, ce n’est donc pas pour demain …

« Il y a des chances que nous arrêtions la production de pétrole et de gaz si Gustav touche les côtes américaines », a annoncé Bob Hughes, le porte-parole de Total. « Nous n’avons pas encore pris de décision pour l’instant, ce sera probablement vendredi, en fonction de l’évolution de l’ouragan », a-t-il précisé.

Interrogé sur une évacuation éventuelle des personnels, le porte-parole a indiqué que rien n’avait encore été décidé. « Gustav peut encore changer de trajectoire et se diriger vers le Mexique. Nous attendons encore un ou deux jours », a-t-il souligné.

La tempête Gustav, qui a fait au moins 22 morts en République dominicaine et à Haïti, a perdu un peu en intensité et se dirigeait mercredi vers Cuba, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami.

Cette tempête, qui se situait à 100 km à l’ouest de Port-au-Prince et à 250 km au sud-est de Guantanamo, devrait passer jeudi entre la Jamaïque et la côte sud de Cuba. Elle pourrait reprendre de la force et redevenir un ouragan, avant de toucher le golfe du Mexique la semaine prochaine, selon le NHC.

Pour rappel, plus d’un quart des installations pétrolières américaines sont basées dans le golfe du Mexique. Selon les données de l’agence américaine sur l’Energie (EIA), la région du golfe du Mexique compte pour 26% de la production totale de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, et 11% de celle de gaz naturel. Or, Gustav pourrait arriver ce week-end en Louisiane et dans le Texas, où se concentre le gros des plateformes américaines.

De plus, le souvenir de Katrina pèse encore lourdement dans les mémoires des populations … et des investisseurs. Environ 165 plates-formes pétrolières (sur les quelque 4.000 qui se trouvent dans le golfe du Mexique) ont été détruites ou très endommagées lors du passage de Katrina le 29 août 2005, puis de Rita le 24 septembre de la même année.

Katrina et Rita ont causé des dégâts évalués entre 18 et 31 millions de dollars aux infrastructures énergétiques de la région, selon une estimation du Bureau des affaires budgétaires du Congrès

La compagnie anglo-néerlandaise Shell a quant à elle commencé à évacuer une partie de son personnel dès mercredi, précisant toutefois qu’il s’agissait des employés non essentiel aux opérations de production et de forage » dans le golfe du Mexique. Environ 300 personnes devaient quitter les lieux mercredi, « sans impact sur la production ».

Son concurrent ExxonMobil a dit « surveiller de près » l’évolution de la situation tout en indiquant qu’il n’y avait pour l’instant aucun impact sur la production et qu’aucun personnel n’avait encore été évacué.

Face à ces craintes, les cours du baril de brut ont gagné en séance plus de trois dollars avant de se replier en clôture.

Dans ce contexte, le baril de « light sweet crude » pour livraison en octobre, nouveau contrat de référence, a ainsi clôturé à 118,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en hausse de 1,88 dollar par rapport à son cours de clôture de mardi.

A Londres, le baril de pétrole Brent pour échéance en octobre sur l’Intercontinental Exchange (ICE) a pris 1,59 dollar pour finir à 116,22 dollars.

Source : AFP