Le pétrole de Seine-et Marne donne des idées aux investisseurs

France_oil Je ne le répéterai jamais assez : en France, on a des idées ET du pétrole … que la flambée récente des cours du brut remet au « goût » du jour.

Avec un baril proche de 120 dollars, le pétrole de Seine-et-Marne, quelque peu délaissé jusqu’à présent par les multinationales, devient désormais rentable pour certains investisseurs à la recherche de nouveaux gisements.

« Il y a encore quelques années, la production était en berne mais avec la hausse des cours du pétrole, de nouveaux prospecteurs s’intéressent à la Seine-et-Marne« , explique Carole Mercier, chef du bureau exploration-production des hydrocarbures (BEPH) au ministère de l’Industrie. Le sous-sol renferme du pétrole notamment à Boutigny ou Sancy-lès-Provins.

Le département compte une centaine de puits qui fournissent plus de 20% de la production française, soit 205.000 tonnes en 2007, selon la direction régionale de l’industrie et de la recherche (Drire).

Pour rappel, la France produit actuellement environ 1,1 million de tonnes par an de pétrole (brut et liquides extraits du gaz naturel). Cette production provient de plusieurs dizaines de petits gisements situés dans le Bassin parisien (principalement dans la Marne et la Seine-et-Marne) et en Aquitaine (dans les Landes, la Gironde et les Pyrénées Atlantiques)

« Dans les années 50, quand l’extraction a commencé, plusieurs multinationales comme Elf étaient présentes, puis le prix du baril a chuté et elles sont parties prospecter à l’étranger, jugeant le bassin parisien peu rentable. Ces sociétés ont alors revendu leurs gisements principalement à des PME », précise Florent Sovignet, de la Drire.

Aujourd’hui, le pétrole du département est exploité par le canadien Vermillion, le suédois Lundin, l’américain Toreador Energy, les français Petrorep ou Geopetrol.

« Ce pétrole est devenu extrêmement rentable. En 1994, le coût d’exploitation d’un baril était de 12 dollars et on le revendait à 16. Actuellement, un baril nous coûte 30 dollars et on le revend autour de 100 dollars », souligne le directeur général de Geopetrol, Bertrand Launois.

« Nous réinvestissons 90% des gains dans la recherche de nouveaux gisements », ajoute-t-il, précisant que Geopetrol va forer quatre nouveaux blocs dans le département.

Selon les spécialistes, le pétrole de Seine-et-Marne présente plusieurs avantages. Il est de très bonne qualité, comparable au brent de la Mer du Nord, et il ne contient pas de soufre.

Cerise sur le gâteau : le coût de transport est insignifiant, compte-tenu de la proximité des infrastructures pétrolières. L’hydrocarbure est acheminé à la raffinerie Total de Grand Puits à une dizaine de kilomètres de l’endroit où il est extrait.

Soyons tout de même réalistes : la production de Seine-et-Marne représente, selon la Drire, moins de 0,5% de la consommation française.

Toutefois, des champs importants ont été découverts comme celui de Chaunoy, exploité par Vermillion, qui a fourni 78.500 tonnes de pétrole en 2007.

Les progrès technologiques devraient permettre une meilleure exploitation des puits actuels, alors qu’actuellement seul 15 à 30% du pétrole présent dans le sous-sol est récupéré.

Si la production française de pétrole et de gaz ne couvre qu’une partie très modeste des besoins du pays, toutefois, la présence d’une dizaine de compagnies actives dans les deux principaux bassins témoigne du fait que cette production représente une certaine valeur économique. Aux prix actuels du brut, cette production est rentable et le resterait même avec des prix sensiblement plus bas.

Sources : AFP, Ministère de l’Industrie

(5 commentaires)

  1. Si je peux me permettre de taquiner votre modestie, j’ai l’impression que votre commentaire aurait été totalement exact si vous aviez plutot placé votre « un peu » à la suite de « j’avoue ».

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