Bluff, effet d’annonce ou réalité ?
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne devrait pas toucher à sa production lors de sa réunion du 9 septembre à Vienne. C’est en tout cas l’opinion exprimée par Choukri Ghanem, président de la compagnie pétrolière nationale libyenne, qui remplit le rôle de ministre du Pétrole au pays de Khadafi.
Certains analystes estiment néanmoins que le cartel réduira sa production à cette occasion, certains membres craignant que l’offre soit déjà trop abondante sur le marché mondial.
M. Ghanem estime en effet que le marché est « bien approvisionné, voire peut-être un peu trop approvisionné ». Il a par ailleurs refusé de se prononcer sur le niveau actuel des prix des hydrocarbures.
Les cours du pétrole ont chuté de quelque 30 dollars depuis leurs records de la mi-juillet, mais, à environ 115 dollars, ils demeurent 30 dollars au-dessus de leur niveau de l’an dernier à la même période.
« Je serai très étonné que l’Opep touche à son offre » lors de la réunion du 9 septembre, a par ailleurs affirmé une source proche du gouvernement du Nigeria, autre pays membre du cartel. Selon lui les pays membres, ne peuvent pas baisser la production « avec une économie mondiale chancelante » ni « l’augmenter alors que les prix baissent ».
Les ministres de l’Energie du Venezuela, Rafael Ramírez, et de l’Equateur, Galo Chiriboga, ont déclaré quant à eux vendredi qu’ils étaient pour le maintien de la production de pétrole au sein de l’Opep et qu’ils le feraient savoir au cours de la prochaine réunion du cartel.
« Nous devons revoir les bases du marché, savoir quelle est la tendance pour prendre une décision. Au jour d’aujourd’hui, la tendance est de maintenir la production telle qu’elle est, même si nous envisageons une possible diminution » de la production, a indiqué M. Ramírez. « Oui, je suis d’accord. La tendance veut que nous maintenions la production », a ajouté M. Chiriboga.
Alors même que la production pétrolière est paralysée dans le Golfe du Mexique à l’approche de l’ouragan Gustav, le prix du brut poursuit sa descente.
Vers 10H00 GMT, le baril de Brent cédait 83 cents à 113,22 dollars à Londres et à New York, le « light sweet crude » lâchait 76 cents à 114,64 dollars.
Sources : AFP, JDD
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A propos du prix du baril, ajoutons, à l’intention de ceux qui furent surpris que Gustav n’ait pas fait monter le cours:
Certes, Gustave risquait de faire croitre la demande de pétrole importé par les US (en compensation de la perte de production dans le golfe du mexique), mais Gustav risquait dans une proportion au moins équivalente de bloquer techniquement ces importations, car le plus grand terminal pétrolier des US est précisément à la Nouvelle orléans, qui semblait devoir se retrouver au centre du cyclone.