Alors qu’une réunion au sommet était en cours dimanche soir à Bruxelles entre représentants des gouvernements belge, luxembourgeois et néerlandais, ainsi que les plus hautes autorités bancaires européennes, pour discuter des solutions envisagées pour sortir le groupe financier Fortis de la crise qu’il traverse, les propositions affluent pour tenter d’éviter que l’établissement financier ne soit contraint à la faillite.
Se retrouvent notamment sur les rangs le Luxembourg et Paribas.
Fortis, première banque belge et deuxième des Pays-Bas, qui a perdu plus de 2 milliards d’euros dans la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, a vu récemment son cours boursier plonger de prêt de 25 % en raison de craintes sur l’état de sa trésorerie.
Les autorités bancaires et politiques de Belgique et des Pays-Bas espèrent pouvoir trouver une solution d’ici dimanche soir. Leur dead line : l’ouverture des marchés boursiers d’Asie, lundi matin.
Parmi les options à l’étude figurent une reprise au moins partielle par les pouvoirs publics des actifs de Fortis, afin d’éviter un mouvement de panique des petits épargnants, ou un rachat total ou partiel de l’établissement par un concurrent étranger.
Les autorités sont mobilisées au plus haut niveau car elles redoutent qu’une éventuelle faillite de Fortis ne contamine l’Europe par effet domino. Signe d’une inquiétude au plus haut sommet : le président de la BCE Jean-Claude Trichet a rencontré dimanche à Bruxelles le Premier ministre belge Yves Leterme, pour discuter des difficultés du groupe belgo-néerlandais Fortis, avant que le conseil des ministres du pays tienne une réunion extraordinaire.
Dimanche soir, le ministre luxembourgeois du Budget, Luc Frieden, a indiqué que l’Etat du Luxembourg était prêt à prendre une participation dans le capital du bancassureur belgo-néerlandais pour le sortir de la crise qu’il traverse.
« L’Etat luxembourgeois va prendre ses responsabilités. Deux possibilités s’offrent, la première c’est qu’une banque étrangère reprenne le groupe en entier et sinon l’Etat pourrait rentrer dans le capital de la banque« , a-t-il déclaré à la télévision luxembourgeoise. « On peut s’imaginer une participation de l’Etat luxembourgeois si d’autres solutions ne fonctionnent pas« , a-t-il ajouté.
La banque française BNP Paribas pourrait reprendre la totalité des activités du groupe belgo-néerlandais en difficulté Fortis, affirme quant à lui dimanche le quotidien français Le Figaro sur son site internet. « BNP Paribas apparaît comme la mieux placée pour reprendre dans sa totalité les activités du groupe » Fortis, écrit le journal, sans citer de source.
« La transaction pourrait exclure les activités d’ABN Amro, dont Fortis a pris possession l’an dernier« , poursuit Le Figaro. « Les négociations secrètes qui se sont poursuivies pendant tout le week-end pourraient aboutir dans les heures qui viennent« , ajoute le journal dans un article mis en ligne dimanche en fin d’après-midi.
Néanmoins, selon Reuters, relayant des infomrations de source proche du dossier, l’offre informelle présentée dimanche après-midi par la banque française BNP Paribas n’aurait pas été retenue par les autorités belges qui semblent avoir préféré une nationalisation.
Selon cette même source, BNP Paribas auraiit proposé un prix de 1,6 euro par action Fortis. La première banque française par capitalisation exigeait des garanties de la part des pouvoirs publics pour couvrir jusqu’à six milliards d’euros de possibles pertes à venir de la part de la banque belgo-néerlandaise.
Le site internet du quotidien des affaires néerlandais Het Financieele Dagblad ajoutait dimanche soir que la banque néerlandaise ING aurait jeté l’éponge. « Des sources bien informées ont annoncé au Financieele Dagblad qu’ING a abandonné la partie comme candidat à l’achat« , écrit le journal.
Selon plusieurs sources proches du dossier, Fortis s’apprête à annoncer des mesures spécifiques et vraisemblablement « substantielles » pour retrouver la confiance des investisseurs.
« La vente d’ABN Amro est à l’étude« , écrit le quotidien financier néerlandais Financieele Dagblad sur son site internet, sans préciser sa source.
Vers un retour à la case départ en quelque sorte, les problèmes actuels de Fortis étant liés à son acquisition d’ABN Amro dans le cadre d’un consortium qui comprenait aussi Royal Bank of Scotland et l’espagnol Santander. Le consortium a déboursé 70 milliards d’euros pour se partager les actifs d’ABN en 2007, alors que débutait la crise du crédit, laquelle a fait fondre la valeur des actifs bancaires.
Sources : AFP, Reuters, Le Figaro
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L’Etat néerlandais vole au secours du bancassureur ING
L’Etat néerlandais a volé dimanche soir au secours du bancassureur ING, touché par la crise financière, deux semaines après avoir nationalisé les activités aux Pays-Bas du groupe bancaire belgo-néerlandais Fortis.
Dix milliards d’euros vont être injectés dans le capital d’ING, l’une des vingt plus grandes banques au monde en termes de capitalisation boursière, dont l’action, malmenée depuis près de trois semaines, avait perdu vendredi 27,48% à la clôture de la Bourse d’Amsterdam.
Il s’agit de la deuxième intervention de l’Etat néerlandais dans une banque en difficulté. Début octobre, La Haye avait repris pour 16,8 milliards d’euros les parts néerlandaises du groupe de bancassurance belgo-néerlandais Fortis, qui ne parvenait plus à faire face à ses obligations financières.
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