Une nouvelle fois l’Algérie se montre quelque peu sceptique sur l’avantage éventuel que pourrait lui procurer la création d’un cartel du gaz.
Alors qu’en janvier 2007, le ministre algérien de l’Energie et des Mines Chakib Khelil avait d’ores et déjà écarté l’idée de créer une « OPEP du gaz » en raison, selon lui, de la spécificité et rigidité de ce marché, il a affirmé dimanche que la création d’un cartel gazier sur le modèle de l’Opep n’était pas dans l’intérêt des pays producteurs de gaz.
Selon le ministre algérien, la création d’un cartel gazier sur le modèle de l’Opep « n’est pas dans l’intérêt des pays gaziers, car cela inciterait les pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour d’autres énergies », a déclaré M. Khelil en marge de la semaine de l’Energie.
Rappelons que Chakib Khelil doit participer à une réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) prévue le 23 décembre à Moscou.
Selon le ministère russe de l’Energie, les participants au Forum devront valider les statuts du FPEG (GECF pour Gas Exporting Countries Forum) à cette occasion. Le projet définitif de statuts doit auparavant être validé lors d’une rencontre de la commission de haut niveau du Forum le 26 novembre prochain.
M. Khelil a souligné que ce document « ne prévoit pas la création d’une organisation des pays producteurs et exportateurs du gaz sur le modèle de l’Opep », car elle ne peut maîtriser ni les quantités ni les prix puisque les contrats gaziers sont à long terme.
Fondé en 2001, le FPEG est pour l’instant une structure informelle. Cinq de ses membres (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie) contrôlent 73% des réserves mondiales de gaz et 42% de la production.
Prennent part aux travaux du FPEG : l’Algérie, la Bolivie, Brunei, l’Egypte, la Guinée Equatoriale (en qualité d’observatrice), l’Indonésie, l’Iran, la Libye, la Malaisie, le Nigeria, la Norvège (en qualité d’observatrice), le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago, les Emirats arabes unis et le Venezuela.
En avril 2007, les pays exportateurs de gaz avaient décidé au terme de leur réunion à Doha de renforcer leur coopération au sein de la structure informelle que constitue le forum, sans se prononcer néanmoins sur l’idée d’un cartel du gaz sur le modèle de l’Opep. Les ministres des pays membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) avaient alors décidé de créer un haut comité technique, présidé par la Russie.
Mais le projet pourrait n’être qu’une première étape d’une organisation d’une plus grande ampleur. Les pays consommateurs de gaz craignent en effet que le Forum ne se transforme en « Opep du gaz », permettant comme elle aux pays producteurs de s’entendre pour fixer les prix, ou du moins d’exercer une influence sur eux.
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