
Bien que jugé probablement à tort tardif par certains, un programme de relance doit être adopté demain par la Commission Européenne. S’il vise tant à coordonner les mesures déjà prises qu’à soutenir certains secteurs d’activité, nous nous concentrerons aujourd’hui uniquement sur le volet automobile qui apparait comme un des centres névralgiques de ce plan. Ce que l’on peut comprendre à un moment où l’ensemble de l’outil productif du secteur semble mis en sommeil :
– Du haut de gamme au low cost, avec par exemple la mise au chômage technique des équipes de production Dacia en république tchèque.
– Mais aussi des familiales aux camions comme l’a récemment montré la mise en standby de l’usine de Sandouville.
Et ce à l’échelle internationale puisque ces mesures visent l’Europe et les Etats-Unis mais qu’au Japon, Toyota et Honda ont également annoncé des mesures de chômage technique.
Cette aide sectorielle judicieusement labélisée « transport » inclura les constructeurs automobiles, les équipementiers et le secteur de la construction ferroviaire. Ce qui rend compte tant
du besoin de l’Europe en infrastructures que des carences à proposer un front uni dans ce domaine, compte tenu entre autres des rivalités entre les constructeurs nationaux, du moins pour les deux premiers secteurs.
Ce plan consistera à mettre à disposition des constructeurs des liquidités et des prêts dans des conditions préférentielles. Avec probablement une incitation à produire des véhicules moins polluants.
L’essentiel de la question portera sur le timing et l’articulation de ces aides dans un contexte d’entente globale sur les coûts d’opération, la sous-traitance et l’interdépendance qui prévalent entre les constructeurs européens et américains.
Rappelons la promesse faite vendredi par GM d’utiliser les dispositions du Chapter 11 en cas d’absence d’aides publiques.
Du côté des consommateurs, on évoque une réduction ciblée du taux de TVA. Cette proposition n’a d’ailleurs pas semblé susciter d’enthousiasme de la part du partenaire allemand hier à l’occasion du conseil qui s’est tenu à Paris.
Il est exact que la France et l’Allemagne n’adressent pas exactement les mêmes segments du marché, ce qui est loin d’être neutre en terme de Tva due .
De plus, il conviendra de garder à l’esprit que dans un contexte où la dépense publique sera assurément sur-sollicitée pour son effet contra cyclique ; la TVA qui représente peu ou prou la moitié des recettes fiscales constituera un levier essentiel dans un panoplie limitée. Sans compter que, selon ce que cet hiver peut réserver comme nouveaux désenchantements économiques, il pourrait paraître plus impérieux de réduire la Tva sur d’autre biens et services jugés plus « essentiels »… Le consensus s’accorde pour dire que cette mesure, loin de faire l’unanimité, ne pourrait prévoir une baisse qui serait en dessous de 15% . C’est-à-dire moins de 5% de baisse pour le consommateur dont dépendra in fine la réussite de ce plan.
Est-ce à votre avis un argument suffisant pour vous inciter à changer de voiture dans le contexte actuel ?