Le groupe pétrolier norvégien DNOdoublement victime de l’arrêt de ses activités en Irak.
Alors que les autorités kurdes lui ont imposé en début de semaine de suspendre ses opérations au Kurdistan irakien, où il réalise l’essentiel de ses activités, l’annonce a eu pour effet de faire dégringoler le cours en Bourse.
Le titre DNO a ainsi perdu près de la moitié de sa valeur jeudi. Pour sa première cotation après deux jours de suspension, l’action a terminé en chute de 45,84%, à 3,61 couronnes (0,42 euro), sur un marché en baisse de 2,02%. Une paille …
La capitalisation de DNOa par ailleurs été ramenée à quelque 3 milliards de couronnes.
Rappelons que la cotation du titre avait été suspendue lundi après-midi, à la suite de l’annonce de DNO précisant qu’il était contraint par le gouvernement kurde de suspendre ses activités dans la région autonome. « Nous avons décidé de suspendre, avec effet immédiat, toutes les activités de DNO (…) dans la région du Kurdistan« , écrit ainsi le gouvernement. « Toutes les exportations (impliquant DNO) cesseront et DNO n’aura aucun droit économique (sur les contrats) pendant la période de suspension », a-t-il ajouté.
L’objet du « délit » : le dit gouvernement estime que sa réputation a subi « des dégâts injustifiables et incalculables » après que la Bourse d’Oslo eut révélé la semaine dernière qu’il avait joué un rôle d’intermédiaire dans la vente de 4,8% du norvégien au turc Genel Enerji.
DNO avait jusqu’à présent tenté de maintenir secret le nom de l’acquéreur de ces actions vendues en octobre 2008.
Précisons que la révélation de l’implication du ministre kurde des Ressources naturelles, Achti Hawrami, a fait la une des journaux norvégiens. Le journal Dagens Naeringsliv affirme ainsi que la partie kurde a pu retirer une forte plus-value dans l’opération, sommes dont on ignore la « destinée » à l’heure actuelle …
Précisons qu’en octobre 2008, DNO, en mal de trésorerie, avait vendu 4,8% de son capital pour 175,5 millions de couronnes, officiellement à un investisseur non-identifié. Or, la Bourse d’Oslo affirme que DNO a cédé ces actions en connaissance de cause à M. Hawrami, lequel les a revendues en 2009 au turc Genel Enerji.
Rappelons que l’action DNO est fortement recherchée par les marchés depuis cette date, surtout après l’annonce faite à la même époque par le gouvernement kurde, précisant que le groupe pourrait commencer à exporter le pétrole exploité sur le gisement Tawke, lequel produit près de 50.000 barils par jour.
Certes M. Hawrami clame son innocence, affirmant n’avoir bénéficié de la transaction « ni directement ni indirectement », et concédant avoir simplement avancé l’argent à Genel Enerji pour acheter les titres DNO. L’objectif étant selon lui d’aider le groupe norvégien à remonter la pente.
M. Hawrami a fixé un ultimatum six semaines à DNO pour remédier « aux dégâts infligés à la réputation du gouvernement régional kurde », faute de quoi il pourrait suspendre définitivement ses activités au Kurdistan.
Jeudi, DNO a annoncé avoir demandé à la Bourse d’Oslo de prolonger la suspension de son action pendant quelques jours. Ce qui lui a été refusé à l’heure actuelle. Le groupe affirme par ailleurs se préparer à effectuer des poursuites judiciaires contre la Bourse pour « violation délibérée du devoir de confidentialité » , ajoutant qu’il envisageait de se faire coter sur une autre Bourse.
Sources : AFP, Reuters
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