Areva et Niger totalement rabibochés ?
Anne Lauvergeon, Présidente du directoire du groupe nucléaire civil français Areva, a annoncé vendredi que sa compagnie et le Niger souhaitent accélérer l’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren, fabuleuse ressouce minière du pays.
Pour rappel, le groupe a renouvelé début janvier son partenariat avec le Niger pour les années 2008 et 2009, un accord dans le cadre duquel il a obtenu l’autorisation du gouvernement de lancer le projet d’exploitation de ce site dans lequel plus d’un milliard d’euros devrait être investi.
« Nous sommes sur la même ligne et j’espère que les choses vont aller maintenant très vite », a affirmé Anne Lauvergeon à la télévision publique à l’issue d’un entretien avec le président nigérien Mamadou Tandja.
Dans son discours à la nation, à l’occasion les 50 ans de la proclamation de la république du Niger, le président (Tandja) a annoncé son souhait de développer le plus vite possible ce projet.
Selon Areva, le site constituera le « plus grand projet industriel minier jamais envisagé au Niger le plaçant au deuxième rang mondial avec une production de près de 5.000 tonnes d’uranium produites annuellement ». Il devrait permettre la création de 1.400 emplois permanents et de très nombreux emplois induits.
Si Anne Lauvergeon a certes concédé que les prix de l’uranium étaient en diminution sur les marché international, selon elle, les accords passés en janvier 2008 permettent de protéger le Niger. Et Areva ? ….
Rappelons que le Niger est un partenaire incontournable pour Areva puisque plus de 40% de l’uranium acheté par le groupe provenait de ce pays début 2008.
Après des relations pour le moins houleuses, Areva avait en effet renouvelé son partenariat avec le Niger en janvier dernier, lequel prévoyait notamment une hausse du prix d’achat de l’uranium de 50% – la mesure étant destinée à refléter la hausse récente des prix à long terme – et des investissement plus d’1 milliard d’euros dans la mine d’uranium d’Imouraren.
Ces accords mettaient un terme à des mois de tensions entre Niamey et le groupe nucléaire, dont le point d’orgue avait été l’expulsion, à l’été 2007, du représentant d’Areva au Niger.
Le groupe nucléaire français exploite depuis 40 ans deux mines dans le nord-ouest du pays, Cominak et Somair, qui ont produit en 2006 près de 2.260 tonnes d’uranium.
Dans son message livré à la nation, le président nigérien Mamadou Tandja a par ailleurs annoncé annoncé que l’année 2009 verra le démarrage effectif d’autres grands chantiers, dont le projet d’exploitation du charbon de Salkadama, la cimenterie de Kao, l’usine de phosphate d’Aneker, le port de Dosso, l’exploitation du pétrole du bloc Agadem et la construction du barrage de Kandaji.
Sources : RFI, AFP, Xinhua, Tribune
A lire également :
. Uranium : le Niger met fin au monopole d’Areva
. Areva s’enrichirait via l’uranium sur le dos du Niger
. AREVA pour un doublement de la production d’uranium du Niger