Le déficit de la France au bord du gouffre

Baldudeficitmoulin_rouge_ La méthode Coué aurait-elle fait son temps … Les choses se précisent en effet désormais. Alors que les Français s’interrogent sur l’identité du père de l’enfant de Rachida et ruminent quelque peu à l’idée de reprendre le travail (pour ceux qui en ont) en attendant de savoir à quelle sauce ils vont être mangés, le gouvernement en « profite » pour passer discrètement le « message ».

Après avoir revu une énième fois sa copie, et regarder les fonds de tiroir ici ou là, le ministre français du Budget, Eric Woerth a du se résoudre à annoncer avoir revu en hausse la prévision de déficit budgétaire pour 2008. Fort « heureusement », le ralentissement économique (on vous le répète : pas de récession !)et le plan de relance figureraient en  « bonne » place sur le banc des accusés. Pourtant, bien avant la crise et l’annonce des mesures censées booster l’économie, le déficit était au bord du gouffre. La France aurait donc fait désormais un grand bond en avant

Eric Woerth a en effet indiqué dimanche que le déficit de l’Etat se situerait cette année « aux alentours de 56 ou de 57 milliards d’euros ». Cette révision intervient moins de deux semaines après l’adoption d’une version rectifiée du budget par le Parlement, creusant déjà le déficit à 51,7 mds d’euros contre 41,7 initialement inscrits dans la loi de finances.

Le manque à gagner en matière fiscale, en raison du ralentissement économique, devrait être plus important que prévu, l’écart par rapport à la prévision initiale devant être de l’ordre de « 10 à 12 milliards d’euros », a reconnu M. Woerth, soit une différence de 5 % tout de même. Qu’à cela ne tienne, pour Eric Woerth, la situation n’est « pas catastrophique ». Mais en doutait-il ?

C’est la troisième fois que le gouvernement révise l’estimation de ses recettes fiscales, dont les résultats définitifs ne seront connus que dans le courant de l’année. Le 1er mai ou le 15 août peut-être ? Si pour 2008, des recettes fiscales de l’ordre de 271 milliards d’euros avaient été planifiées dans la loi de finances, le Ministre du Budget estime qu’elles pourraient ne s’élever qu’aux alentours de 260 milliards d’euros.

Le ou la coupable selon le gouvernement ? principalement la baisse des recettes liées à la TVA compte-tenu de la baisse de la consommation. De paquet fiscal ou de bouclier fiscal, il n’est pas en question … Un oubli peut-être ?

L’impôt sur les sociétés sera pour sa part inférieur de 4 à 4,5 mds aux prévisions initiales, les entreprises enregistrent des résultats moins bons que prévu. Ce n’est pas tout de même pas un scoop … mais selon M.Woerth, les baisses des recettes seraient également consécutives au fait que les sociétés effectuent des provisions, anticipant l’ampleur de la crise, mais diminuant ainsi l’assiette de leur imposition en diminuant le bénéfice.

Cerise sur le gâteau : le déficit de l’Etat se trouve bien évidemment aggravé par les dépenses du plan de relance de 26 milliards d’euros.

Le ministère du Budget avait déjà reconnu lundi que le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) pourrait dépasser pour 2008 la barre de 3% du Produit intérieur brut, maximum autorisé par Bruxelles, au lieu des 2,9% prévus. La Commission européenne a toutefois fait savoir qu’elle ferait preuve de « flexibilité » en raison de la crise. Ouf, comme quoi la crise a parfois du « bon » !

En 2009, la France a d’ores et déjà annoncé qu’elle serait bien au-delà (3,9% du PIB), avec notamment un déficit pour l’Etat « aux alentours de 79 milliards d’euros », contre 57,6 mds prévus initialement. Pour le président PS de la commission des Finances de l’Assemblée, Didier Migaud, il pourrait même atteindre les « 100 milliards d’euros ».

En ce qui concerne la dette publique, les choses ne vont guère mieux. La France prévoit qu’elle atteindra 66,7% du PIB en 2008 et 69,1% en 2009. Manque de « chance », il sera désormais difficile pour l’Etat de vendre les « bijoux de familles« , toute vente d’actifs s’avérant peu lucrative en raison des mauvaises conditions de marché.

Sources : AFP, Reuters

A lire également :

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(15 commentaires)

  1. STOP avec la dette.
    Un etat-nation ne peu pas faire faillite, ce n’est pas comme une entreprise ou une personne. on pense a la dette mais faut penser aussi a tous les actifs en france bien evidemment.

  2. Un état nation ne peut pas faire faillite, mais il peut être en cessation de paiement.
    Dans la mesure ou la monnaie est de l’argent dette, je ne vois pas pourquoi le Royaume uni, puis les USA ne passeraient pas en cessation de paiement en 2009 comme l’Islande…

  3. Les USA ne peuvent pas être en cessation de paiement tout simplement parce que la fed peut créer autant de dollars qu’elle le souhaite.
    Cdlt.

  4. La fed peut créer autant de Dollars qu’elle le souhaite comme toute banque centrale peut créer autant de monnaie qu’elle le souhaite.
    Tout le problème est alors de faire en sorte que le public (les acheteurs de bons du trésor US) croit encore à la rentabilité de son investissement : si un européen achète 140 USD un truc qui lui rapporte 7 USD par an (EUR/USD = 1.4), mais que ce taux de change se casse la binette à 2.8, en raison d’une abondance d’USD sur le marché, son investissement de 100 EUR lui rapporte 2.5 EUR au lieu des 5 EUR espéré.
    Conclusion, il n’achète pas le bon du trésor.
    Conclusion, les USA ne financent plus leurs dépenses.
    Conclusion : cessation de paiement.
    Je ne suis pas économiste, mais l’argument massue de la création monétaire ne marche pas : les crises argentine ou russe montre clairement qu’un état souverain peut se retrouver en cessation de paiement. Et que c’est les porteurs de titres de dettes qui payent les pots cassés.

  5. @Reac
    Et si comme Ben Bernanke, président de la FED, vous vous apprêtez à racheter des bons du Trésor ?
    De l’or s’il vous plait, de l’or …..

  6. Alors je crée de la monnaie pour acheter de la dette, laquelle monnaie est réinjectée dans l’économie par l’Etat, générant un afflux d’USD sur le marché, générant donc un déséquilibre entre offre et demande, générant donc inflation et/ou dépréciation de la devise, ce qui vous en conviendrez, peut se confondre dans une économie mondialisée.
    Bref, si on crée de la monnaie sans créer de la richesse par ailleurs, on génère inflation et/ou dépréciation, donc on décourage l’investisseur externe.

  7. @vous tous…
    Non mais on est bien censé être sur un blog de finance…
    Vous devez être donc tous assez bien placés pour savoir que les Etats ne créent plus d’argent depuis quelques temps déjà, ils ont « délégué » ce pouvoir à leurs amies les banques…
    Ils s’intéressent déjà à la finance et ne savent pas d’où vient l’argent.

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