PSA : les sites de Rennes et d’Aulnay sur la sellette

L’inquiétude est vive sur les sites de Rennes et d’Aulnay du constructeur automobile PSA.

Lors d’un comité central d’entreprise (CCE), le cabinet d’experts Secafi a présenté mardi un rapport mentionnant de grandes incertitudes pour l’avenir des deux établissements.

« Secafi, l’expert-comptable, nous a fait son rapport d’expertise. Très clairement, il pointe deux sites menacés ou en sous-activité, Rennes et Aulnay », a ainsi indiqué Jean-Pierre Mercier (CGT).

Franck Don (CFTC) indique pour sa part que le cabinet, mandaté par le CCE, évoque un avenir « très très sombre » pour ces deux sites, estimant même qu' »il n’y a aucune perspective pour Aulnay et Rennes ».

En ce qui concerne le site d’Aulnay-sous-Bois (3.100 salariés), la fin de la production de la C3 à l’horizon 2014 pourrait lui être fatale. S’agissant de Rennes (environ 6.800 salariés), les inquiétudes sont liées au choix du véhicule devant remplacer à terme la C5 sur les chaînes de production.

Le cabinet Secafi précise par ailleurs dans son rapport note que « pour remédier à une insuffisance de volumes à terme, il faut de nouveaux véhicules ».

Ajoutant qu’ »un quasi-consensus » existe désormais sur « le fait que l’avenir d’Aulnay soit incertain », précisant même que, « sans modèle après C3, une conclusion funeste est à craindre ».

Lundi, les syndicats du site ont d’ores et déjà envoyé une lettre à François Hollande, dont ils réclament  l’intervention. 

Ils lui demandent « d’organiser une réunion tripartite de toute urgence », pour « signer dans un premier temps un accord garantissant les emplois sur le site d’Aulnay et l’ouverture de discussions sérieuses sur l’attribution d’un nouveau modèle à produire ».

Signée par la CFDT, la CFTC, la CGC, la CGT, FO, SIA et SUD, la lettre précise au nouveau Président que « cette réunion tripartite doit se faire rapidement« , ajoutant que les « menaces de fermeture sur le terrain se précisent ».

S’agissant de Rennes, Secafi s’inquiète d’une « chute des volumes prévisionnels » et des conséquences pour le site de l’alliance avec General Motors. Rappelons que le directeur du site de Rennes a indiqué récemment que le nouveau véhicule pourrait être au final confié à GM, PSA-Rennes récupérant alors des véhicules GM.

Le 23 mars dernier, lors d’un comité de groupe européen, le président du groupe automobile français, Philippe Varin, a en effet annoncé un report de six mois du projet de remplaçante de la Citroën C5.

 Suite à l’alliance capitalistique passée fin février entre PSA et GM, cette dernière pourrait changer de plate-forme. Initialement  prévue sur la plate-forme du groupe PSA, elle pourrait au final fine être produite sur une base roulante Opel (filiale germanique de GM).

Le cas échéant, celle qui devait succéder à la C5 serait alors – si l’on suit la logique – produite dans une usine Opel.

Elément positif à noter toutefois : selon Franck Don (CFTC), la direction, qui jusqu’à présent tenait un discours plus proche de la méthode Coué qu’autre chose a semble-t-il infléchi sa position.

Lorsqu’il aurait demandé que soit établi un calendrier de discussions, cette dernière aurait en effet dit « prendre note » de cette sollicitation, une « première » selon le syndicaliste.

Sources : AFP, Le Télégramme, La Tribune