Grèce : les néo-nazis rentrent au Parlement

grece_5-extreme-droite-aube-dorée.jpg

Effet pervers de la crise économique et financière ?

Comme un écho au contexte qui a conduit Hitler à la tête de l’Allemagne, la Grèce voit le parti neo nazi  Chryssi Avghi (Aube Dorée) entrer à son parlement.

Le parti neo nazi Chryssi Avghi (Aube Dorée) vient en effet de faire son entrée dimanche au parlement grec après avoir obtenu entre 6 et 8% des voix lors des législatives.

Rappelons que le parti plafonnait à 0,29% des voix aux dernières législatives de 2009. Il pourrait désormais obtenir pas moins d’une vingtaine de députés.

9.8 millions d’électeurs grecs étaient appelés dimanche à voter pour renouveler le Parlement, dans un contexte de vives contestations de la politique d’austérité et l’implosion du vieux système politique.

Les deux partis grecs en faveur de l’austérité, le Pasok (socialiste) et la Nouvelle Démocratie (droite), qui gouvernaient ensemble au sein d’une coalition depuis novembre 2011 se sont quant à eux effondrés  lors des législatives organisées dimanche.

Selon des sondages établis lors de la sortie des urnes et diffusés sur les chaînes de télévision, ils rassembleraient entre 31 et 37% des voix contre 77,4% en 2009.

Précisons que « l’Aube dorée » a été créée dans les années 70 par Nikolaos Michaloliakos, militant nationaliste qui n’a pas hésité à prendre part à des actions violentes.

Le parti fait irruption dans la vie politique grecque en novembre 2010 suite à l’élection de son fondateur comme conseiller municipal à Athènes, avec 5,3% des voix. Il se distingue très vite en effectuant un salut nazi en plein conseil. Nikolaos Michaloliakos est ainsi réputé pour être un grand « admirateur » de la Grèce antique et d’Hitler. 

L’Aube dorée ne cache pas son opposition à l’immigration. Sa haine des étrangers s’exprime aussi par la violence. Des milices sont ainsi organisées dans les rues d’Athènes en vue de « chasser » les « indésirables ». 

Des actes de violence soupçonnés d’être couverts par la police, Michalis Spourdalakis, professeur de science politique interrogé par L’Express estimant pour sa part  que « beaucoup de policiers sont eux-mêmes membres de l’Aube dorée ».

Alors que la Grèce constitue une véritable porte d’entrée de l’Europe, l’immigration s’est avérée être l’un des thèmes centraux de la campagne. Les étrangers sont ainsi montrés du doigt comme responsables du chômage et de la criminalité.

Sources : AFP, RTBF.be

(3 commentaires)

  1. Grèce: désaccord au sein du gouvernement sur un projet de loi antiraciste

    ATHENES – Un projet de loi contre le racisme, visant surtout à limiter les attaques xénophobes du parti néonazi grec Aube dorée, est devenu une pomme de discorde au sein du gouvernement de coalition du Premier ministre conservateur Antonis Samaras, regroupant socialistes et gauche modérée.

    Après des semaines de discussion sur ce projet de loi, la réunion lundi soir sur ce sujet des trois dirigeants des partis de coalition, M. Samaras, Evangélos Vénizelos chef des socialistes Pasok et Fotis Kouvelis, leader de la Gauche démocratique (Dimar), s’est avérée infructueuse.

    Il n’y a pas eu d’accord, a indiqué M. Vénizélos à l’issue de la réunion.

    Principal pilier du gouvernement de coalition, M. Vénizélos n’a pas pu convaincre M. Samaras de soutenir ce projet de loi, qui provoque des réactions au sein du parti de droite Nouvelle-Démocratie dont certains cadres jugent qu’il limite la liberté d’expression.

    Elaboré par le ministre de la Justice, Antonis Roupakiotis, représentant la Gauche démocratique, ce projet de loi remanie des précédentes copies remontant à 2011, 2009 et 1979 et durcit les peines pour les délits de discours de haine et de déni des crimes de guerre et du génocide.

    Pour l’essentiel, il ne fait qu’intégrer au droit grec, avec un retard de trois ans, le cadre européen en la matière et y inclut également la violence homophobe, selon une source proche du dossier.

    La négation et l’apologie de la Shoah sont censées être pénalisées pour la première fois en Grèce comme l’a réclamé en mars le Congrès juif mondial.

    Sur fond de généralisation ces derniers mois des attaques xénophobes, imputées surtout à Aube dorée, le Conseil de l’Europe et Washington ne cessent de presser le gouvernement grec d’agir contre ce phénomène.

    MM. Vénizelos et Kouvelis insistent sur la modernisation de la législation antiraciste face à la poursuite de la montée de la popularité d’Aube dorée, qui atteint autour du 10% selon les derniers sondages contre 7% lors de son entrée au parlement en juin dernier dans le contexte de crise qui frappe le pays.

    Tout retard est inacceptable, a martelé M. Kouvelis lundi soir.

    Et le chef d’Aube dorée Nikos Mihololiakos a immédiatement riposté en indiquant que son parti pourrait même fonctionner hors la loi si nécessaire.

    La polémique a fait réagir la section grecque de la Ligue des droits de l’Homme, qui note que la controverse révèle le refus direct de la coalition gouvernementale de trouver un consensus alors que des lois similaires existent dans des législations de nombreux pays européens.

    La coalition gouvernementale est devant ses responsabilités en ce qui concerne l’aggravation du discours politique et raciste et expose le pays vis-à-vis de ses engagements internationaux. Est-ce que finalement la majorité gouvernementale n’est pas préoccupée par le racisme?, conclut le communiqué de la Ligue.

    La polémique faisait la une de la presse grecque mardi. Ils sont d’accord qu’ils ne sont pas d’accord, titrait le quotidien Ta Nea, le plus gros tirage du pays.

    Risque d’une crise majeure au sein du gouvernement, prévenait le quotidien libéral Kathimérini tandis que Ethnos (gauche) titrait: Première rupture au sein du gouvernement tripartite, presque un an après sa formation.

    (©AFP / 28 mai 2013 12h33)

Les commentaires sont fermés.