Il faut aller aux Etats-Unis pour trouver un journaliste qui ose dire tout haut ce que beaucoup de leurs collègues français pensent tout bas. Sans l’écrire …
L’éditorialiste du Wall Street Journal n ‘a pas quant à lui hésiter à titrer : « Nicolas Le Pen« .
Le quotidien économique américain fustige ainsi la « rhétorique anti-immigrants« de Nicolas Sarkozy tout en pointant du doigt le souhait du président-candidat de remettre en cause Schengen.
« Les attaques sur l’immigration sont une tentative pour courtiser les électeurs du Front national xénophobes de Marine Le Pen, pour le premier tour le 22 avril », peut-on ainsi lire dans le quotidien économique américain.
« La véritable priorité pour le gouvernement français doit être s’assurer que les immigrants sont bien assimilés, et de créer des conditions économiques dans lesquelles ils peuvent s’épanouir. M. Sarkozy comprend certainement cela. Mais nous nous demandons si M. Sarkozy comprend également que le cynisme dont il fait preuve l’a amené à sa situation politique actuelle » ajoute le journal.
Rappelons que face au tollé provoqué par sa circulaire du 31 mai, laquelle limite l’obtention d’un permis de travail par les diplômés étrangers, en décembre dernier, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, s’est dit prêt à « clarifier » son texte pour dissiper les « malentendus ».
Il s’est dit « résolu » à « faire une circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers », afin de clarifier l’application de sa circulaire controversée du 31 mai sur la maîtrise de l’immigration professionnelle.
Début janvier, Afin de «dissiper tout malentendu», les ministres ont décidé d’adresser aux préfets une circulaire complémentaire donnant les orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers de niveau au moins équivalent au Master.
Mais les étudiants étrangers réunis dans le Collectif du 31 mai continuent de réclamer le retrait de la circulaire Guéant, estimant que son assouplissement était fondé sur des critères « qui laissent la place à l’arbitraire ».
A la suite de la publication de la première circulaire de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, qui avaient été recrutés dans des entreprises françaises, n’ont pas pu obtenir un changement de statut (d’étudiant à salarié), un sujet d’inquiétude tant pour les universités et grandes écoles que pour le Medef, le patronat français.
Pour ce dernier, la circulaire du 31 mai visant à restreindre l’embauche d’étudiants étrangers diplômés nuit à la compétitivité des entreprises françaises et du rayonnement de la France à l’étranger. « La France est en train de former des élites qui partiront ensuite à l’étranger », résume pour sa part Meriem Kadari du Collectif du 31 mai.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, s’était montré quant à lui quelque peu critique sur le sujet.
« Je ne veux pas que l’université française ferme ses portes aux étudiants étrangers, je trouve ça absurde. On s’est plantés, et il faut le dire clairement, sur une circulaire qui a donné ce sentiment, qui a donné cette image à l’extérieur
« , avait-t-il déclaré.
Dans un courrier adressé fin novembre aux présidents d’universités et de grandes écoles françaises, le Premier ministre François Fillon avait quant à lui défendu la circulaire Guéant, tout en soulignant l’apport des étudiants étrangers.
Les étudiants étrangers « nous apportent leurs compétences, leur activité, leur travail. La société française a payé pour avoir ces compétences, d’un strict point de vue de la rentabilité il me paraît absurde de se passer d’eux et pour des raisons morales, nous avons un engagement avec eux », a plaidé quant à elle cette semaine la sociologue Dominique Schnapper, ancien membre du Conseil Constitutionnel et marraine d’un étudiant camerounais.
Sources : WSJ, AFP, France24, Le Point, France soir
La soci