Les marchés sont décidément bien versatiles, puisqu’après avoir nettement réduit leur avance hier suite au refus de démissionner de Berlusconi, puis être remontés hier soir à Wall Street après finalement l’annonce de sa prochaine démission, ils sont aujourd’hui lourdement retombés, inquiets de la forte hausse des taux sur la dette italienne. Une chute qui s’est matérialisée à 10 heures ce matin, alors que le CAC était alors en hausse confortable. Une chute qui va durer à peine une heure, pour ramener le CAC entre 3060 et 3080, soit 100 pts plus bas.
C’est alors que cette volatilité exacerbée va être remplacée par le calme le plus complet, avec une variation sur une vingtaine de points seulement jusqu’à la clôture, si on excepte une petite tentative baissière à l’ouverture des places américaines. Les investisseurs semblent bel et bien perdus, incapables d’imprimer au marché une tendance capable de tenir plus d’une séance. Ainsi, après le rebond d’hier, nous revoici partis à la baisse. Mais à l’image de l’évolution du CAC depuis 7 séances désormais, nous restons encore coincés au sein du range des 3030/3230, et il reste bien difficile d’y voir clair, les signaux haussiers et baissiers se succédant sans qu’aucun ne prenne réellement les devants. Bien sûr, aujourd’hui, avec un double avalement baissier, il est tentant d’y voir un joli signal baissier. Mais le canal vert, cassé en séance, n’a pas sur provoquer d’accélération baissière durable, puisque le CAC est parvenu à revenir clôturer sur son support. De même, le double avalement haussier de jeudi dernier, autrement plus puissant, n’a-t-il pas accouché d’une souris ?
S’il est donc tentant d’anticiper une nouvelle accélération baissière, d’autant que Wall Street est en passe de terminer en très forte baisse, on restera relativement méfiant, les risques de fausse sortie allant en grandissant.
Nous nous contenterons donc de lister les facteurs positifs et négatifs, pour mieux vous aider à évaluer les forces en présence, même s’il faut reconnaître que le risque baissier semble le plus fort dans l’immédiat.
Du côté des facteurs positifs, on notera la préservation de justesse du canal vert, la préservation du support des 3030 et donc de l’avalement haussier de jeudi dernier, et naturellement la préservation globalement de l’ETEI formée en septembre (même si l’objectif ayant été atteint, elle perd un peu de son intérêt). Les deux gaps baissiers laissés ouverts la semaine dernière peuvent également être vus comme des éléments susceptibles d’attirer le CAC vers le haut. On aurait pu enfin mentionner la configuration des marchés américains (cf. notre analyse d’hier soir), même avec le repli qui se dessine, et la présence toute proche du haut de leur canal baissier, il se pourrait bien que cela se transforme en facteur baissier.
Puisqu’on en parle, du côté des facteurs baissiers justement, on notera l’incapacité du CAC a confirmer son double avalement haussier et aller ne serait-ce que combler le gap des 3242, on notera le double avalement baissier du jour (peu puissant toutefois), la fragilisation du canal vert, l’attirance du gap des 2974 (voir de celui des 2884), et l’île de retournement baissière formée fin octobre. Le retour sous la médiane marron n’est pas non plus un très bon signe, même si les oscillations de part et d’autre de ce seuil sont à rapprocher des oscillations de ces derniers jours au sein du range 3030/3230. Enfin, on pourra mentionner le risque de voir se former une ETE depuis le 10/12 octobre.
Au final, la balance penche quand même en faveur d’un repli, mais le potentiel de repli pourrait en fait être relativement limité, avec la présence d’une forte zone de soutien au niveau des 2974/2995 (gap du 6 octobre et support violet), tandis que juste en dessous se trouvera le support rouge. En cas de cassure, le repli prendrait un peu plus d’ampleur, mais on trouvera rapidement une autre importante zone de soutien, au niveau des 2880/2890, avec la présence du support marron et du petit gap haussier du 5 octobre. Ce n’est ainsi réellement que sous ces niveaux là que la situation se compliquerait un peu plus sérieusement pour les acheteurs, et qu’il faudrait envisager la possibilité d’un retour sur la zone des 2700/2800, voire plus bas par la suite.
Le pire n’étant toutefois jamais certain, et notamment tant que notre range n’a pas été cassé en clôture, il faut aussi regarder vers le haut. On surveillera ainsi avec intérêt la zone des 3085, avant celle des 3105. Leur franchissement permettrait de relancer un peu le CAC, mais il faudra un retour au dessus des 3120 pour éloigner dans l’immédiat le risque baissier. Alors on pourrait envisager un retour sur les 3140, 3160 puis 3185.
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