Japon : Standard & Poor’s met en cause les politiques pour leur faiblesse de réaction

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Cela a le mérite d’être clair. La toute puissante – ou presque – agence de notation Standard & Poor’s. a déclaré mercredi que selon elle la reprise économique du Japon  ne serait probablement pas à la hauteur des attentes.

Raisons invoquées : la lenteur de la réaction des milieux politiques après le tsunami survenus le 11 mars dernier.

« L’économie du Japon a montré quelques signes de reprise. Cependant, plusieurs facteurs semblent avoir paralysé la reprise, dont la lenteur de la réaction du gouvernement à la catastrophe« , a ainsi affirmé tout net S&P. 

L’agence de notation ajoute par ailleurs que « l’incertitude entourant l’économie mondiale et le risque d’une rechute dans la récession aux Etats-Unis ont surpassé un rebond des exportations japonaises. »

Autre élément de nature à freiner la reprise japonaise : la hausse du yen observée actuellement. 

 Rappelons par ailleurs   qu’en avril dernier, S&P avait abaissé sa perspective sur la note souveraine du Japon, estimant que les conséquences financières du séisme et du tsunami allaient aggraver l’état des finances publiques déjà fort dégradées avant cette date.

On a tendance à oublier en effet que l’économie japonaise se trouvait mal en point  bien avant la catastrophe.

Pourtant, quelques heures après que le tsunami ravage une grande partie du pays, le cabinet d’études britannique Capital Economics estimait que « le désastre ne pouvait intervenir à un pire moment, alors que l’économie s’est déjà contractée fin 2010 ».

« Une large partie des coûts de reconstruction incomberont probablement aux collectivités locales, et au final à l’Etat, qui peine déjà à maîtriser la dette publique« . « Le gouvernement aura beaucoup plus de mal à présenter un plan de redressement budgétaire crédible cet été, si l’économie s’enfonce d’ici là dans la récession, les finances publiques se dégradent encore plus et de nombreux habitants continuent à souffrir de ce désastre », affirmait encore à cette date Capital Economics.

Certains économistes s’inquiétaient alors quant eux de la possible défiance des marchés et des agences de notation que pourraient induire d’éventuelles mesures budgétaires prises par le gouvernement en vue de faire face aux conséquences du séisme.

Les agences de notation avaient alors laissé entendre qu’elles ne soulèveraient pas la question la solvabilité budgétaire du Japon en lien avec d’éventuelles mesures budgétaires supplémentaires, dans un premier temps ….

 Fin janvier, le Japon avait du faire face à une dégradation de sa note de dette à long terme  par Standard and Poor’s. L’agence de notation la fixant alors à AA-, tout en l’assortissant d’une perspective « stable« .  Raisons avancées : la situation financière de ce pays lourdement endetté, dont elle ne voyait – à l’époque – pas d’issue prochaine, considérant au contraire qu’elle devrait empirer.

« L’abaissement reflète notre estimation que les ratios d’endettement du gouvernement japonais – déjà parmi les plus hauts des dettes notées – vont continuer d’augmenter davantage que ce que nous envisagions avant que la crise économique mondiale ne frappe ce pays« , avait ainsi expliqué l’agence dans un communiqué.

 « Le déficit budgétaire public ne devrait se réduire que modestement, de 9,1% du PIB pour l’année budgétaire d’avril 2010 à mars 2011 à 8,0% pour l’année budgétaire d’avril 2013 à mars 2014« , avait par ailleurs estimé alors Standard and Poor’s.

Rappelons que si le Japon est certes la troisième économie mondiale, il demeure néanmoins endetté à hauteur de quelque 200% de son PIB …

Sources : Reuters, AFP