Austérité : le Medef pointe des mesures déséquilibrées défavorisant les entreprises

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Réagissant promptement à l’annonce de François Fillon affichant  la volonté de la France de mettre en oeuvre un plan de 12 milliards d’euros sur deux ans en vue de réduire le déficit, le Medef, principale organisation patronale de l’Hexagone, a jugé que les nouvelles mesures présentées étaient « défavorables à la compétitivité » et entraînaient une « répartition déséquilibrée des efforts« .

Parmi les nombreuses mesures du plan anti-déficit, il est à noter un certain revirement de la politique de Nicolas Sarkozy via la mise en oeuvre d’une taxe exceptionnelle sur les revenus des ménages les plus aisés et une baisse des allègements de charges sur les heures supplémentaires pour les entreprises.

Le Premier ministre a notamment évoqué un « nouveau coup de rabot de 10 % sur les niches fiscales« , une « modification de la taxation des plus-values immobilières« , une hausse des prix du tabac (6 %), l’alcool et les sodas, ainsi qu’une contribution exceptionnelle « de 3 % sur les revenus fiscaux de référence supérieurs à 500 000 euros ».

« La taxation des revenus les plus élevés » sera « complétée d’un relèvement, de 12,3% à 13,5%, des prélèvements sociaux des revenus du capital, toujours dans un souci de rapprochement de la taxation des revenus du travail et de ceux du capital », a par ailleurs indiqué François Fillon.

Le gouvernement devrait également proposer d’harmoniser les règles relatives au report des déficits en matière d’impôts sur les sociétés en France avec celles en vigueur en Allemagne. L’objectif affiché étant de de rapprocher les principes relatifs au calcul des impôts des sociétés des deux côtés du Rhin.

S’exprimant en retour dans un communiqué, le Medef regrette quant à lui « la répartition déséquilibrée des efforts entre l’Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale d’une part et les ménages et les entreprises d’autre part ».

Après un premier examen rapide, l’Organisation patronale estime par ailleurs qu' »un certain nombre de mesures aboutissent à des hausses de coût de production défavorables à la compétitivité ».

Le Medef considère également comme « très dommageable » l’augmentation du forfait social. Selon lui, cette mesure devrait « pénaliser le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise’ et  » aboutira progressivement à confondre l’intéressement et la participation avec le salaire« .

Les entreprises devraient en effet être soumises à une augmentation des charges sociales dès l’année prochaine, et plus particulièrement du forfait social. A la charge de l’employeur, cette contribution porte sur les rémunérations et les gains assujettis à la CSG, mais exclus des cotisations de sécurité sociale, à savoir : l’intéressement, la participation, l’abondement de l’employeur aux plans d’épargne d’entreprise (PEE) et aux plans d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), et les contributions des employeurs aux régimes de retraite supplémentaire.

Eléments positifs toutefois : le Medef a déclaré « partager le diagnostic » posé par le Premier ministre, se félicitant « de l’engagement très clair de respect de la trajectoire budgétaire« .

Sources : AFP, Reuters, Le Monde, La Tribune

(6 commentaires)

  1. Et pourquoi, personne, ou presque, ne parle du japon ???
    Moody?s baisse d?un cran la note de la dette

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