Iran : importation de pétrole raffiné malgré l’embargo

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Cela peut paraître surprenant mais cela n’est pas une première, loin s’en faut …

Alors que l’Iran est un important producteur de pétrole brut, un député chargé de l’Energie, Nasser Soudani, a annoncé lundi que Téhéran allait de manière temporaire importer de l’essence. 

Buts affichés : satisfaire la consommation quotidienne du pays et compenser la mauvaise qualité de la production iranienne de pétrole raffiné. Car le problème majeur est bien celui-là : le manque des capacités de raffinages de l’Iran.

La décision d’importer de l’essence a été prise par le ministère du Pétrole, a indiqué M. Soudani, vice-président de la commission parlementaire en charge de l’Energie.

Rappelons que ce produit est frappé d’un embargo international imposé à Téhéran à cause de son programme nucléaire controversé. En effet, le 2 juillet 2010, Barack Obama signait un texte dans lequel était clairement stipulé « que les Etats-Unis ne coopéreraient plus avec des sociétés ou des banques étrangères qui effectueront des transactions commerciales avec l’Iran dans le domaine pétrolier ». A la suite de cela, la plupart des grandes compagnies d’assurances et pétrolières ainsi que les grandes banques européennes  avaient annoncé « qu’elles se mettaient au diapason  de la décision américaine ».

Toutefois, le 14 juillet 2010, lLe ministre russe de l’Energie, Sergueï Shmatko et le ministre iranien du Pétrole Masud Mir-Kazemi s’étaient rencontrés et avaient signé un certain nombre de contrats d’importance stratégique majeure, l’un d’eux portant sur la livraison à l’Iran de carburants et de produits dérivés du pétrole.

Un élément de pression important, puisque selon les dires même de M. Soudani, le carburant produit localement n’est pas d’une qualité optimale à cause de son faible indice d’octane et doit être mélangé avec de l’essence importée.

A noter également que si l’Iran  est certes le quatrième producteur mondial de pétrole brut, le pays importe jusqu’à 40% de son essence. Il manque en effet de capacités de raffinage pour satisfaire sa demande intérieure.

C’est dans un tel contexte que les mesures d’importation évoquées par le vice-président de la commission parlementaire en charge de l’Energie seront probablement menées jusqu’à la fin de l’année iranienne en mars 2012 et devrait permettre de satisfaire la consommation quotidienne, l’explosion  de la raffinerie d’Abadan  le 23 mai dernier contribuant à la baisse de la production locale.

L’explosion, due à une « fuite de gaz accidentelle » si l’on en croit ce qui a été rapporté par les médias, a fait un mort et 25 blessés dans une unité de production d’essence de la raffinerie que le Président iranien Ahmadinejad venait d’inaugurer.

Un député d’Abadan, Ali Moussavi Jorf, avait alors affirmé qu’un incendie était déjà intervenu il y a dix jours lors de tests dans l’unité inaugurée, et qu’il avait mis en garde les autorités contre un risque d’accident lors de la visite du président. La semaine précédente, Ahmadinejad avait déclenché une vive polémique en décidant, malgré l’opposition du Conseil constitutionnel, d’assurer provisoirement la direction du ministère du Pétrole.

Sources : AFP, Libération, La Tribune, Reuters, Ria Novosti

Un commentaire

  1. « Toutefois, le 14 juillet 2010, lLe ministre russe de l’Energie, Sergue

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