Standard & Poor’s dégrade la note du Venezuela

Bienvenue au Club des moutons noirs des agences de notation !

Ne résistant pas à remettre un peu d’ambiance dans les turbulences actuelles de la planète finance, Standard & Poor’s a annoncé vendredi qu’elle dégradait la note du Venezuela.

Cette nouvelle appréciation est directement liée à la mise en oeuvre de nouveaux critères d’appréciation de la part de l’agence de notation, cette dernière prenant désormais davantage en compte le risque politique.

La note à long terme du Venezuela passe désormais de BB- à B+, Standard & Poor’s maintenant sa perspective à stable.

Arguments invoqués par l’agence : l’état de santé du président vénézuélien Hugo Chavez, estimant que le cancer du dirigeant pourrait représenter une incertitude politique pour le pays. 

Le 30 juin dernier, en réaction aux inquiétudes suscitées  par la « détérioration de son état de santé' », le président de la République du Venezuela s’est exprimé de manière officielle à la télévision, indiquant avoir subi une intervention chirurgicale – couronnée de succès – en vue de retirer une tumeur cancéreuse.

Le dirigeant, agé de 56 ans, était alors apparu grave et ému pour son premier discours à la nation depuis son opération, le 10 juin à La Havane.

La veille, 29 juin, Caracas avait du suspendre l’organisation au Venezuela d’une réunion de chefs d’Etat d’Amérique latine, arguant pour ce faire de l’état de santé du président vénézuélien. Ce sommet devait donner naissance, les 5 et 6 juillet, à un nouveau bloc régional, la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (Celac).

Dans son rapport « Violence et politique au Venezuela   » diffusé le 17 août, l’International Crisis Group redoute quant à lui l’éclatement d’une « violence meurtrière » pouvant provoquer « la perte de milliers de vies » et « menacer sérieusement la stabilité du pays et de la région« . 

Le Crisis Group estime que « la violence ou la menace d’y recourir sont devenues inhérentes au projet politique du président Hugo Chavez ».

La maladie du dirigeant et l’élection présidentielle de 2012 à laquelle Chavez a déjà annoncé sa candidature sont considérées dans le rapport comme deux éléments d’inquiétude supplémentaires notables  dans le climat politique vénézuélien actuel.

Le rapport du Crisis Group  inclut parmi les facteurs de violence au Venezuela la présence de guérillas colombiennes, l’existence de groupes armés non-gouvernementaux mais tolérés par le pouvoir, la politisation et la corruption de l’armée et de la police, les gangs du narcotraficants, le déclin de la justice et d’autres institutions ainsi que « la rhétorique incendiaire » de Hugo Chavez.

Contexte qui pourrait inciter les Etats-Unis à agir …. plus ou moins « diplomatiquement » … ne rêvons pas …

L’intervention pouvant être encore une fois « justifiée » par des raisons « humanitaires » … en arguant  d’une menace d’instabilité  du pays et de la région.

Sources : AFP, Reuters, Courrier International, Latinreporters.com