« Nous n’avons aucun commentaire à ce sujet ». Ce sont en ces termes qu’un porte-parole de la Banque Nationale Suisse s’est exprimé hier, après avoir été assailli de questions suite à la forte dépréciation du franc suisse sur le marché des changes. Du point de vue macroéconomique, rien ne présageait une baisse de la monnaie helvétique. En revanche, les analystes s’attendaient déjà depuis plusieurs jours à ce que la banque centrale suisse réagisse à la forte appréciation de la devise nationale face à l’euro et au dollar. En cette période de relance de l’activité économique, la faiblesse de la devise américaine commence à poser problème. Le Japon, qui dans un premier temps avait exclu cette possibilité, semble envisager de nouveau depuis le début de semaine une possible intervention afin de freiner la hausse du yen face au dollar. En ligne de mire, les industries exportatrices qui sont durement touchées par la faiblesse du billet vert.
La zone euro est au diapason des autres pays puisqu’aujourd’hui, Joaquim Almunia a laissé entendre que l’Eurogroupe pourrait discuter de l’appréciation de l’euro face au dollar. De tels propos ont pesé sur le taux de change de la monnaie unique européenne qui reste toutefois à un niveau très élevé. De plus, la publication de mauvais indicateurs macroéconomiques sont venus déprimer les investisseurs qui se sont détournés depuis lundi de l’euro. D’une part, les ventes de détail en Allemagne ont chuté de 1,5% en août alors que les prévisionnistes parient sur une faible hausse et, d’autre part, l’indice PMI du secteur manufacturier de l’euroland semble afficher une hausse moins soutenue que prévue en septembre.
Les investisseurs du marché des changes attendent désormais la journée cruciale de demain avec la publication du rapport sur l’emploi américain pour se positionner, notamment sur le dollar.
Christopher Dembik, forex.fr