Iran / pétrole : vers une chute de la production en l’absence d’investissements

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Appel à peine voilé destiné aux majors pétrolières internationales en vue de les inciter à investir dans le pétrole iranien  ? Cela y ressemble ….

En tout état de cause, Mohsen Khojastehmehr, vice-ministre iranien du Pétrole, chargé de la planification a averti lundi que la production pétrolière de l’Iran pourrait baisser d’un million de barils par jour (mbj) à 2,7 mbj en 2015 … à moins que le pays n’investisse 150 milliards de dollars durant cette période.

Mohsen Khojastehmehr a par ailleurs précisé que les investissements prévus dans le secteur pétrolier et gazier prévus dans le cadre du cinquième plan quinquennal, lequel s’achève en 2015 étaient de 150 milliards de dollars.

« Si ces investissements ne se réalisent pas, la production du pays chutera à 2,7 mbj, contre 3,7 mbj », a-t-il ajouté.

Au contraire, si ces investissements sont réalisés, ils devraient permettre d’accroître la capacité de production pétrolière du pays, laquelle passerait alors de 4 mbj actuellement, à 4,7 mbj en 2015.

Celle du gaz pourrait quant à elle passer de 600 millions de m3 actuellement à 1,470 milliard de m3.

Selon le vice-ministre 75 milliards de dollars devraient être utilisés pour le développement du secteur gazier, 32 milliards pour le maintien de la capacité de production pétrolière et 34 milliards pour le développement de nouveaux champs pétroliers.

Le réel en jeu du dossier : M. Khojastehmehr a également indiqué que 60 milliards de dollars devraient être financés par des investissements étrangers  … et ce malgré les sanctions économiques et financières occidentales frappant l’Iran.

50 milliards devraient provenir des ressources propres du ministère du Pétrole et 40 milliards des banques iraniennes.

Des propos qui interviennent alors que le gouvernement iranien a récemment rejeté comme «illogiques» les nouvelles sanctions de l’Union européenne imposées à l’Iran à cause de son programme nucléaire controversé.

«L’UE ferait mieux d’assurer les intérêts de sa propre population plutôt que de suivre aveuglément la politique d’un autre pays», a par ailleurs ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, lors de son point de presse hebdomadaire, faisant ainsi allusion aux Etats-Unis.

La semaine dernière, l’UE a décidé de nouvelles sanctions contre Téhéran . A ce titre, plus de cent entreprises soupçonnées d’être liées au programme nucléaire et balistique de l’Iran figurent dans le nouveau train de sanctions, dont la Banque de commerce euro-iranienne (EIHB).