Selon le quotidien économique italien « Il Sole 24 ore », près de trois milliards d’euros d’avoirs libyens seraient actuellement bloqués sur les seuls comptes de dépôt de la banque italienne UniCredit.
D’autres biens du régime de Kadhafi seraient par ailleurs gelés sur le territoire italien. Hasard de calendrier ?
Cette information est rendue publique alors que l’agence de notation Standard & Poor’s vient de dégrader de « stable » à « négative » sa perspective pour l’Italie. Raisons invoquées : des opportunités de croissance relativement faibles et les importantes difficultés que pourrait rencontrer le gouvernement italien pour réduire la dette du pays.
« En Italie, outre les 7,6% détenus par la Banque centrale libyenne (BCL) et la Libyan Foreign Bank (LFB) dans UniCredit, les participations de 2% dans Finmeccanica, et près de 1% dans Eni, seraient bloqués aussi environ 3 milliards d’euros déposés sur des comptes d’UniCredit, auxquels s’ajoute 1,5 milliard d’euros déposé auprès de Banca UBAE, la banque italo-libyenne contrôlée par Tripoli et placée sous administration provisoire en mars par la Banque d’Italie« , précise ainsi le journal en citant des sources financières. Au total, après application des sanctions de l’ONU et les mesures restrictives adoptées par l’UE contre le régime de Mouammar Kadhafi, près de 170 milliards d’euros d’investissements libyens en actions et sur des comptes de dépôt seraient désormais gelés, poursuit le journal.
« Les dividendes des actions, les intérêts des comptes bancaires et les obligations sont bloqués sur des comptes indisponibles jusqu’à la levée des sanctions » poursuit « Il Sole 24 ore ».
Rappelons qu’en août 2010, Tripoli avait renforcé sa présence au sein du capital de la première banque italienne. , UniCredit. Suite à une opération en date du 28 juillet 2010, la Libyan Investment Authority (LIA) est ainsi devenu détentrice de 2,075% des parts de la banque italienne. La banque centrale libyenne disposant pour sa part – via la Libyan Foreign Bank qu’elle contrôle – d’une participation de 4,613% d’UniCredit, la Libye détenait donc alors globalement 6,688% du capital de la banque.
En octobre 2008, alors que la banque italienne traversait une période difficile, en pleine crise financière, la Banque Centrale libyenne, le fonds souverain libyen Libyan Investment Authority et la Libyan Foreign Bank étaient montés à 4,23% du capital d’UniCredit. La Libye devenait alors le deuxième actionnaire de l’établissement financier, derrière la fondation Cassa di Risparmio di Verona, laquelle détenait à cette date 5,009%.
La Libyan Foreign Bank était d’ores et déjà présente dans le capital d’UniCredit depuis 1997, à travers son investissement dans Banca di Roma, laquelle a été absorbée depuis par UniCredit. L’établissement libyen détenait une participation de 0,56 % avant l’opération de 2008.
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