Yemen : le Conseil de coopération du Golfe exhorte Saleh à partir

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Malédiction du pétrole et du gaz ? Cela y ressemble

Alors que le Yemen – l’un des pays les  plus pauvres et l’unique république de la péninsule arabique-  est devenu début novembre 2009 un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG) … les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont demandé dimanche au président yéménite Ali Abdallah Saleh de céder le pouvoir à son vice-président, ce dernier faisant l’objet de vives  contestations populaires.

 

Au terme d’une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, les six membres du CCG (Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman et Koweït) ont appelé le gouvernement de M. Saleh et l’opposition à se réunir en vue d’opérer une transition pacifique du pouvoir.

« Le président de la république (doit) annonce(r) le transfert de ses prérogatives au vice-président », Abd Rabbou Mansour Hadi, et « un gouvernement d’union nationale dirigée par l’opposition » aura la charge de « mettre en place une Constitution et d’organiser des élections », a expliqué le secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani.

Tout règlement doit « préserver l’unité, la sécurité et la stabilité du Yémen » et « répondre aux aspirations du peuple yéménite au changement et aux réformes« , a-t-il par ailleurs ajouté.

« La transition du pouvoir doit se faire d’une manière souple et sûre (…) dans le cadre d’une entente nationale », et « toutes les parties doivent s’engager à mettre fin à toute forme de vengeance ou de poursuite (judiciaire) par des garanties et des engagements à assurer à cet effet », précise le communiqué officiel.

Samedi, le Yémen a rappelé son ambassadeur à Doha en guise de protestation contre les déclarations du Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, lequel avait appelé au départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh.

La semaine dernière, les monarchies du Golfe avaient d’ores et déjà proposé leur médiation. La présidence yéménite avait répondu en retour que M. Saleh « accueillait favorablement les efforts du CCG conduits par l’Arabie saoudite pour régler la crise, mais refusait les déclarations du Qatar, qui constituent une ingérence inacceptable dans les affaires yéménites ».

Dimanche, des dizaines de milliers de Yéménites ont de nouveau montré leur vif désaccord face au régime en place.

Au pouvoir depuis 1978, Ali Abdallah Saleh a été élu pour la première fois en 1999 au suffrage « universel » direct pour un mandat de sept ans, puis réélu pour la deuxième fois en 2006. Un projet d’amendement de la Constitution – en discussion au Parlement au début de l’année 2011 – aurait pu lui « offrir » une présidence à vie.

Mais c’était sans compter sur l’opposition qui accusait d’ores et déjà le Chef de l’Etat il y a quelques mois de vouloir transmettre la présidence à son fils aîné Ahmad, chef de la garde républicaine, unité d’élite de l’armée. Ce qui nie en bloc Ali Abdallah Saleh.

Le nerf – réel – de la guerre ?

Rappelons que depuis début novembre 2009, le Yemen est devenu un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG) grâce à la mise en oeuvre de nouvelles installations dans le Golfe d’Aden. A cette date, le président yéménite Ali Abdallah Saleh avait donné le coup d’envoi symbolique des premières exportations de GNL … Le projet de Balhaf, dans le Golfe d’Aden, d’un montant de 4,5 milliards de dollars, représentant un investissement majeur pour le Yémen.

Notons également que le gaz yéménite présente bien des avantages en matière de qualité et de localisation géographique par rapport à ses principaux concurrents de la région (Qatar et Iran notamment, situés dans le Golfe persique) ….

A terme, la production devrait atteindre jusqu’à 6,7 millions de tonnes par an. Le GNL devrait être exporté en Corée du sud mais également en Europe et en Amérique du Nord. Le projet devrait générer sur 25 ans entre 30 et 40 milliards de dollars de revenus pour le Trésor du Yémen. A terme, les exportations de GNL du pays équivaudront à 180.000 barils de pétrole par jour.

A noter également : durant les années nécessaires à la mise en oeuvre du projet, aucune attaque significative n’a été dirigée contre les installations ou le personnel. Une « bonne » chose alors que les prises d’otages sont fréquentes dans cette partie du pays. Précisons en effet que la majorité des 19 millions de Yéménites sont de confession sunnite , tandis que les autres appartiennent à la branche Zaydi de l’islam chiite. Le conflit dans la province de Saada entre rebelles et forces gouvernementales soutenues par les Etats-Unis se poursuit de manière intermittente depuis 2004.

(4 commentaires)

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