Début de la malédiction du pétrole à Cuba ? Espérons que non, sachant que dans l’Histoire, l’or noir a semble-t-il apporté autant de conflits que de manne pétrolière.
Un responsable du ministère de l’Industrie cubain a indiqué mardi que Cuba et ses partenaires étrangers allaient procéder d’ici 2013 au forage de cinq puits de pétrole dans le golfe du Mexique en eaux profondes et très profondes. De « grands gisements » de pétrole et de gaz pourraient être mis au grand jour.
Les forages seront réalisés entre 2011 et 2013 en eaux profondes (400 à 1.500 mètres) et très profondes (au delà de 1.500 mètres). L’identité des compagnies concernées n’a toutefois pas été précisée.
A l’heure actuelle, les données disponibles suite aux recherches d’ores et déjà effectuées sur la zone économique cubaine du golfe du Mexique ont fait état de réserves estimées de 5 à 9 milliards de barils.
La plate-forme mise en oeuvre pour réaliser l’opération est « l’une des plus modernes et des plus sûres du monde », a par ailleurs tenu à préciser le responsable cubain, s’exprimant devant la Convention internationale des Sciences de la Terre à La Havane.
Rappelons que Cuba s’est orientée vers la prospection pétrolière depuis la chute de l’Empire soviétique, l’Urss lui assurant ses approvisionnements jusqu’à cette période. Le pays a produit 21 millions de barils en 2010, ce qui correspond à 46% de sa consommation.
A noter que les compagnies étrangères Repsol (Espagne), Hydro (Norvège), OVL (Inde), PDVSA (Venezuela), Petrovietnam, Petronas (Malaisie) et Sonangol (Angola) opèrent dans le golfe du Mexique aux côtés de Cuba Petroleos (Cupet).
En octobre 2008, Cuba avait annoncé que le pays pourrait détenir plus de 20 milliards de barils de pétrole dans les gisements sous-marins – soit plus du double que les chiffres obtenus via les précédentes estimations. Le cas échéant, de telles réserves placeraient Cuba parmi les 20 premiers pays producteurs.
Les estimations de Cubapetroleo s’étaient alors basées sur des comparaisons effectuées avec les réserves connues de zones géographiques possédant des structures géologiques similaires.
Les régions Cantarell et Poza Rica au large du Mexique et des Etats-Unis avaient été pris pour référence.
Si ces estimations s’avèrent correctes, les réserves de pétrole cubain seraient équivalentes à celles des Etats-Unis et pratiquement le double de celles du Mexique.
Jonathan Benjamin-Alvarado, économiste de l’université du Nebraska, spécialiste de Cuba avait toutefois indiqué à cette date qu’il y avait « peu de chances pour que Cuba devienne une version communiste du Koweït ».
Ses arguments : le pétrole cubain est à 2 000 m de profondeur, ce qui rend l’extraction « difficile et coûteuse ».
« Quarante ans d’embargo par les Etats-Unis l’ont empêché de faire appel à des partenaires pour l’exploitation pétrolière, notamment le Brésil, la Norvège et l’Espagne, afin d’utiliser une technologie valable. Il faudra attendre au moins trois à cinq ans avant que Cuba dégage des profits substantiels du pétrole » avait-il décalré en 2008.
Sources : AFP, BBC news, Guardian