Pétrole : la Libye fait flamber le cours

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L’occident sera-t-il victime de sa boulimie pétrolière ? Alors que la croissance peine à se frayer un chemin, les mouvements de révolte qui surviennent actuellement en Libye ainsi que leur répression meurtrière ont fait flamber le prix du baril lundi, les marchés redoutant que la situation n’impacte fort négativement l’offre de pétrole.

A Londres, le cours du pétrole a ainsi évolué à des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis septembre 2008.

Vers 17H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s’échangeait à 104,78 dollars sur l’Inter Continental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 2,26 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Atteignant même 105,15 dollars, sommet inégalé depuis le 25 septembre 2008.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mars s’est quant à lui envolé de 3,91 dollars à 90,11 dollars, après être monté à 90,52 dollars en séance, correspondant à son niveau le plus élevé depuis deux semaines.

Alors que Seïf Al-Islam, le fils du colonel Mouammar Kadhafi a lui-même reconnu que le pays est au bord de la guerre civile, certaines majors pétrolières présentes en Libye, telles que BP, Statoil Repsol et Total, organisent l’évacuation d’une partie de leur personnel expatrié sur place.

Précisons à cte égard que la production de Total en Libye s’est établie à 55.000 barils équivalent pétrole par jour (bep/j) en 2010, correspondant à 2,3% de la production totale du groupe.

A ce stade, « les opérations de production ne sont pas affectées », a tenu à préciser le porte-parole du groupe pétrolier. Ce dernier, implanté en Libye depuis les années 1950 , est l’opérateur du champ offshore d’Al Jurf, situé dans le bassin de Sabratha à environ 100 km des côtes, et du champ terrestre de Mabruk, dans le bassin de Syrte. Le groupe est présent sur plusieurs autres blocs d’exploration et de production du pays.

Les analystes de Commerzbank ont par ailleurs fait état de propos d’un chef tribal menaçant de suspendre les exportations de brut si la violence contre les manifestants se poursuit.

Rappelons que la Libye, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le quatrième producteur de pétrole en Afrique, avec près de 1,8 million de barils par jour. Les réserves du pays sont évaluées à 42 milliards de barils.

Avec une consommation intérieure de 280.000 barils par jour en 2009, la Libye exporte 1,5 mbj de pétrole, en grande majorité (79%) vers l’Europe. Son principal client est l’Italie (32%), suivi de l’Allemagne (14%), de la Chine (10%), de la France (10%) et de l’Espagne (9%). Les Etats-Unis n’achètent que 5% du brut libyen.

Alors que les manifestations se poursuivent également à Bahreïn, au Yémen, en Irak et au Maroc, les courtiers se tournent également massivement vers le Brent de la mer du Nord, anticipant le fait que toute perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient affecterait en premier lieu le marché européen.

A noter toutefois que malgré une progression fulgurante avoisinant les 4 dollars lundi, les gains du WTI côté à New York demeurent limités par le niveau surabondant des stocks US. Les réserves de Cushing, principal centre de stockage du pays seraient même proches de la saturation.

 

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(2 commentaires)

  1. 10% du prix de l’essence pour Total ; 10 % pour les parasites d’

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