Libye : fermeture de l’espace aérien au dessus- de Tripoli

Alors que de nombre de compagnies internationales tentent actuellement d’évacuer leurs salariés de Libye, la plupart des pays étrangers faisant de même pour leurs ressortissants, l’espace aérien au-dessus de Tripoli est fermé jusqu’à nouvel ordre. C’est en effet ce qu’a indiqué lundi soir un porte-parole de l’armée autrichienne.

L’Autriche comptait ainsi pouvoir évacuer des ressortissants européens vers Malte à bord d’un avion de ses forces aériennes … mais peine perdue …

« L’espace aérien est fermé jusqu’à nouvel ordre. Il a été fermé il y a au moins une heure« , a dit un porte-parole du ministère autrichien de la Défense, Michael Huber à l’AFP vers 22 h 00.

Lundi, dans la journée, des entreprises françaises comme le pétrolier Total et Vinci (BTP) ont annoncé le retour de tout ou partie de leurs expatriés présents en Libye.

Deux des plus importantes société françaises de conseil en sécurité ont indiqué avoir demandé à leurs clients respectifs d’évacuer leur personnel de Libye. Elles redoutent en effet des pillages et une nouvelle escalade de actes de violences, alors que selon elles « plusieurs commissariats ont été pillés et de nombreuses armes dérobées » à Tripoli.

Total a décidé le retour « des familles et de la majeure partie des expatriés » en Libye, sans en précisant le nombre, ajoutant ne laisser que « quelques effectifs avec des mesures de sécurité renforcées ».

Vinci a annoncé pour sa part qu’il organisait le retour de tous ses expatriés travaillant sur la construction de la tour de contrôle du nouvel aéroport international de Tripoli d’un coût d’un milliard d’euros et destiné à accueillir 20 millions de voyageurs par an.

« Vinci étudie actuellement les meilleurs conditions pour rapatrier ses expatriés en Libye en raison de la situation dans ce pays », a déclaré une porte-parole du groupe.

Le groupe de BTP n’a pas souhaité, « pour des raisons de sécurité », indiquer le nombre de ses expatriés travaillant sur ce chantier.

Dimanche, le fils du leader Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, avait lancé une sévère mise en garde contre les acteurs de la révolte, évoquant un risque de bain de sang.

Selon des habitants des quartiers concernés joints par téléphone, des affrontements meurtriers ont eu lieu lundi dans les quartiers Fachloum et Tajoura à Tripoli, l’un d’eux qualifiant même les évènements de « massacre ».

Les forces armées libyennes ont bombardé des dépôts d’armes « situés loin des concentrations urbaines », a par ailleurs déclaré lundi soir le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

La télévision libyenne précisant que ce dernier avait démenti « des informations selon lesquelles les forces armées ont bombardé les villes de Tripoli et Benghazi ».

La chaîne de télévision Al-Jazira a quant à elle notamment fait état de bombardements aériens à Tripoli.

Rappelons qu’en janvier 2010, alors que le monde entier avait les yeux tournés vers la vente d’armes des Etats-Unis à Taiwan, redoutant le pire … la Russie en profitait pour annoncer discrètement avoir signé avec la Libye un contrat d’une valeur de 1,3 milliard d’euros en vue de lui fournir des armes.

S’exprimant lors d’une rencontre avec le directeur général d’une usine d’Ijevsk, centre important des industries d’armement russes, le premier ministre russe, Vladimir Poutine avait tenu lui-même à préciser qu’il ne s’agissait « pas seulement d’armes d’infanterie ». Entretenant toutefois le suspens, en « omettant » de préciser le type d’équipements acquis par Tripoli.

Des responsables russes avaient indiqué parallèlement que des négociations avec le ministre libyen de la Défense, Younès Jaber, étaient en cours à Moscou. Une source diplomatique avait alors laissé entendre que Tripoli souhaitait acquérir 20 avions de combat, au moins deux systèmes de défense antiaérienne S-300, quelques dizaines de chars T-90C et d’autres armements.

Sources : ats, Ria Novosti, AFP