USA : Greenspan prévoit une crise de la dette pour 2014, voire 2011 ?

Vous avez aimé 2010, vous allez adorer 2011, car tous les signes concordent désormais pour prévoir une des années les plus noires que nous ayons connues depuis belle lurette.

Mais le pire pourrait être à venir si l’on en croit Alan Greenspan : dans une interview publiée samedi par le Wall Street Journal, l’ancien patron de la banque centrale américaine redoute que les Etats-Unis ne soient atteints à leur tour par une crise de la dette. Des propos alarmistes qui semblent avant tout destinés à la classe politique, Greenspan exhortant cette dernière à prendre rapidement des mesures pour réduire l’endettement du pays. Sans quoi …

Cette déclaration de Greenspan intervient alors même que dimanche dernier, un conseiller de Barack Obama a averti que ne pas relever le plafond de la dette des Etats-Unis serait une « folie » aux conséquences « catastrophiques ». Alors que le pays est confronté à un déficit abyssal, le conseiller  a affirmé que le cas échéant, la situation pourrait provoquer un défaut de paiement des obligations américaines.

D’un côté comme de l’autre, la situation semble donc extrêmement préoccupante.

« La probabilité que nous passions les deux ou trois prochaines années sans problème sur le marché obligataire et sans inflation, se situe vraisemblablement au dessus de 50%, mais pas de beaucoup », a déclaré pour sa part Alan Greenspan au cours de l’interview réalisée vendredi par le WSJ.

Selon l’ancien patron de la Fed, le budget qui a été proposé par Alan Simpson et Erskine Bowles « est le genre de budget qui sera approuvé par le Congrès« . Reste que « la seule question » – selon lui – « est de savoir si ce sera avant ou après une crise sur le marché des obligations« . En gros, ne serait-il pas déjà trop tard ?

Précisons que la Commission nationale pour la responsabilité et la réforme budgétaires a recommandé des mesures très controversées, telles que des coupes dans le budget de la Sécurité sociale et de programmes d’assurance santé fédéraux, et la suppression de 200.000 emplois publics.

Au total, la commission s’est fixée pour objectif de parvenir à un déficit de 2,3% du produit intérieur brut en 2015, contre 8,9% pour l’exercice 2010, lequel s’est achevé fin septembre. Les mesures qu’elle envisage pour ce faire devraient par ailleurs permettre -selon elle – de réduire la dette à 40% du PIB américain d’ici à 2035, contre environ 90% aujourd’hui.

Parmi les pistes proposées, la Commission recommande de relever une taxe sur l’essence de 15 cents par gallon (3,78 litres). Elle propose également d’éliminer des exonérations fiscales pour les entreprises et d’imposer un plafond aux dépenses militaires.

Jeudi, l’administration Obama a réclamé pour sa part une action du Congrès en vue de faire face à a dette vertigineuse des Etats-Unis, laquelle devrait bientôt approcher le plafond autorisé.

« Je demande que le Congrès agisse pour relever la limite dès le début de cette année, bien avant que la menace de défaut de paiement ne devienne imminente », a écrit le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, dans une lettre à Harry Reid, le chef de la majorité du Sénat. Ce qui laisse tout de même entendre que Washington est véritablement au bord du gouffre.

Selon Timothy Geithnern, si le pays faisait défaut sur sa dette, cela imposerait « une taxe importante et de longue durée pour tous les Américains et toutes les entreprises américaines et pourrait entraîner la perte de millions d’emplois« . « Même un défaut de paiement court ou limité aurait des conséquences économiques catastrophique qui dureraient plusieurs décennies« , a ajouté le ministre.

Sources : AFP, Reuters, WSJ