Algérie : l’Etat veut lutter contre la corruption au sein du géant pétrolier Sonatrach

Simple hasard ? Absolument pas … Alors que la jeunesse d’Algérie est descendue dans les rues pour crier son désespoir face à la hausse des prix, son mal de vivre et un taux de chômage catastrophique, le gouvernement algérien a promis de mener une lutte « sans merci » contre la corruption au sein de la compagnie pétrolière publique Sonatrach « poumon économique du pays ». Les scandales qui ont secouée l’entreprise en 2010 ont un effet d’autant plus négatif sur l’image et les finances de l’Etat que la mauvaise gestion de la manne pétrolière ne permet plus de limiter la « casse sociale ».

Quelques heures à peine avant la fin de l’année 2010, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, s’est engagé devant les députés à ce que le gouvernement « livre une lutte sans merci contre toutes les pratiques illégales » en 2011 au sein du géant des hydrocarbures.

Se voulant rassurant, le ministre a par ailleurs assuré que le secteur de l’énergie « se portait bien » et que la première entreprise publique « demeurait encore le poumon économique du pays ».

Mais le problème est bien là : ce « encore » qui ne présage rien de bon alors que la manne pétrolière permettait jusqu’à présent d’atténuer les tensions sociales dans un pays où corruption et passe-droit semblent être deux « activités » pour le moins florissantes.

Rappelons que l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, avait été démis de ses fonctions fin mai après des accusations de corruption touchant son équipe.

« Les poursuites judiciaires engagées contre des responsables de la société ne sont pas le propre de notre pays ni de notre secteur, mais nous déplorons toutefois les actes reprochés à ces responsables et que nous estimons gravissimes« , a relevé quant à lui Youcef Yousfi dans ses propos de fin d’année. Le ministre n’a toutefois avancé aucun chiffre sur les sommes réelles dilapidées ou détournées dans les multiples scandales révélées l’année dernière.

Selon les prévisions de Sonatrach, les revenus retirés par l’Algérie de l’exploitation de ses champs pétroliers et gaziers devraient atteindre une fourchette comprise entre 56 et 57 milliards de dollars en 2010. Pour la même année, sa production devrait atteindre près de 220 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep). En 2009, elle avait atteint 222,5 millions Tep, comprenant 56,8 millions de tonnes de pétrole brut et 150,9 milliards de m3 de gaz naturel, contre 231,9 millions en 2008. La production observe donc une légère baisse par rapport à celle de 2008, Sonatrach n’en précisant toutefois pas les causes.

En avril 2009, Chakib Khelil, avait indiqué que les recettes pétrolières de l’Algérie pourraient s’établir à 40 milliards de dollars en 2009 contre plus de 75 milliards de dollars en 2008, chiffre record alors obtenu en raison de l’envolée du prix du baril qui avait atteint en milieu d’année près de 150 dollars. Une flambée qui n’avait toutefois duré qu’un temps … situation qui oblige désormais l’Algérie à faire face aux réalités.

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