Pragmatique ou opportuniste le colonel Khadafi ? C’est à vous de choisir … Alors que la Tunisie connaît de fortes tensions sociales dues notamment à un important chômage de la jeunesse, le dirigeant libyen a déclaré mardi dernier qu’il allait laisser entrer en Libye les jeunes diplômés de son pays voisin qui ne trouvent pas d’emplois chez eux.
Après une semaine d’importants troubles dans plusieurs villes de Tunisie, Mouammar Kadhafi a ainsi décidé, mardi, d’ouvrir plus largement les portes de son pays aux Tunisiens en quête d’un emploi.
« Le frère, le chef de la révolution, a donné ordre mardi au Comité général du peuple (le gouvernement) de prendre des mesures immédiates d’abolition des taxes et des obstacles administratifs et financiers à l’entrée » des Tunisiens en Libye, rapporte l’agence de presse officielle Jana.
« La décision concerne l’entrée des Tunisiens pour des raisons de tourisme, de travail ou n’importe quelle autre raison tant qu’ils sont traités de la même façon que les Libyens« , ajoute l’agence.
Selon certains analystes, des accords sur les migrations de main-d’oeuvre entre la Tunisie et ses voisins à l’économie plus développée pourraient aider à résoudre la crise.
Dans un bulletin en ligne en date du 10 septembre 2010, les économistes FMI estiment certes que l’économie tunisienne « s’en est plutôt bien tirée pendant la crise mondiale », mais que « le principal défi du pays reste à doper une croissance créatrice d’emplois et à réduire le chômage ».
Dans son bilan de santé annuel de l’économie tunisienne, le Fonds conclut par ailleurs que la croissance devrait atteindre 3,8 % en 2010, après avoir rétrogradé à 3 % en 2009 sous l’effet de la crise mondiale. Cependant, après avoir chuté à 12,4 % en 2007 puis à 13,3%, le chômage est à nouveau en progression et demeure relativement élevé, notamment chez les jeunes diplômés, note l’institution.
En 2009, 38.000 emplois ont été perdus dans les industries manufacturières, ce qui a élevé le taux de chômage à 14,7%, en comparaison avec 14,2% en 2008 et une moyenne de 14,1% entre 2004-2007.
Le Fonds précise par ailleurs que les autorités tunisiennes ont recensé un certain nombre de réformes des politiques du marché du travail, du système de l’éducation et des services publics de l’emploi qui faciliteront la mobilité de la main-d’oeuvre et permettront de mieux faire concorder l’offre et la demande sur le marché du travail. La mise en oeuvre de ces réformes sera appuyée par plusieurs prêts de la Banque mondiale à l’appui de la politique de développement, ajoute par ailleurs le Fonds.
Sources : AFP, Le Point, Magharebia, IMF/FMI, webmanagercenter.com
Salam
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