Yemen : attaque d’un oléoduc, Al Qaïda suspecté

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S’il était besoin de rappeler l’importance stratégique du gaz et de son transit au Yemen, c’est fait !

Un oléoduc a été saboté dans le sud du pays, demeurant actuellement la proie des flammes.

Alors que le Yemen est montré du doigt par nombre de pays occidentaux face à la menace terroriste, un responsable des services de sécurité a affirmé ne pas écarter une implication d’Al-Qaïda.

L’oléoduc endommagé dans la province de Chaboua est géré par une compagnie sud-coréenne.

L’attaque intervient alors que les autorités yéménites ont lancé une vaste opération militaire dans la région ainsi que dans la province de Maarib pour tenter de retrouver Ibrahim Hassan al Assiri, artificier d’Al Qaïda considéré comme l’un des principaux suspects dans l’envoi de colis piégés à destination des Etats-Unis.

Simple coïncidence dans ce monde de brut ? Rappelons que depuis début novembre 2009, le Yemen est devenu un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG), grâce à la mise en oeuvre de nouvelles installations dans le Golfe d’Aden. A cette date, le président yéménite Ali Abdallah Saleh avait donné le coup d’envoi symbolique des premières exportations de GNL …

Le projet de Balhaf, dans le Golfe d’Aden, d’un montant de 4,5 milliards de dollars, représente un investissement majeur pour le Yémen. Notons également que le gaz yéménite présente bien des avantages en matière de qualité et de localisation géographique par rapport à ses principaux concurrents de la région (Qatar et Iran notamment, situés dans le Golfe persique) ….

Fin 2010, la production devrait être de 40.000 m3 par jour. A terme, la production devrait atteindre jusqu’à 6,7 millions de tonnes par an.

Le GNL devrait être exporté en Corée du sud mais également en Europe et en Amérique du Nord. Le projet devrait générer sur 25 ans entre 30 et 40 milliards de dollars de revenus pour le Trésor du Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la planète. A terme, les exportations de GNL du pays équivaudront à 180.000 barils de pétrole par jour. A noter également : durant les années nécessaires à la mise en oeuvre du projet, aucune attaque significative n’a été dirigée contre les installations ou le personnel. Une « bonne » chose alors que les prises d’otages sont fréquentes dans cette partie du pays. Précisons que que la majorité des 19 millions de Yéménites sont de confession sunnite , tandis que les autres appartiennent à la branche Zaydi de l’islam chiite. Le conflit dans la province de Saada entre rebelles et forces gouvernementales soutenues par les Etats-Unis se poursuit de manière intermittente depuis 2004.

Rappelons également qu’en avril 2008 , Total avait annoncé avoir décidé de rapatrier en France les enfants de ses salariés au Yémen. Nulle crainte à avoir affirmait alors la compagnie, la décision n’étant à voir que comme une mesure « de précaution » destinée à préserver leur sécurité. Une « trentaine » de familles aurait été concernée.

Sources : AFP, JDD

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Un commentaire

  1. Yémen: les investisseurs étrangers conviés dans le secteur énergétique
    SANAA – Le Premier ministre yéménite a appelé lundi les compagnies pétrolières à investir dans son pays et à ne pas craindre les problèmes de sécurité, assurant que les autorités contrôlaient la situation.
    Dans un discours à l’ouverture d’une conférence sur le pétrole et le gaz à Sanaa, Mohammad Ali Moujawar a assuré que le Yémen avait adopté « une nouvelle loi sur l’investissement » de nature à « encourager les investisseurs à établir des partenariats en toute confiance ».
    Il a appelé « toutes les compagnies pétrolières régionales et internationales à investir dans les vastes ressources pétrolières, gazières et minérales au Yémen », le pays le plus pauvre de la Péninsule arabique.
    S’adressant aux investisseurs, il a affirmé: « Nous réalisons que chacun d’entre vous a une vision brouillée au sujet de la confrontation avec les éléments d’Al-Qaïda, mais nous vous assurons (…) que l’Etat a les capacités nécessaires pour circonscrire les activités terroristes et les éradiquer ».
    Les autorités ont proposé au cours de cette conférence aux investisseurs étrangers de participer à 21 projets, dont dix concessions pétrolières.
    Le Yémen, qui n’est pas membre de l’Opep, produit quelque 300.000 barils de brut par jour. Depuis fin 2009, il exporte du gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de ses nouvelles installations de Balhaf, dans le Golfe d’Aden. Ses réserves de gaz naturel prouvées sont de quelque 259 milliards de m3.
    Le secteur pétrolier contribue à hauteur de 30% du PIB (28,5 mds de dollars en 2009) et assure 70% des revenus de l’Etat, selon des statistiques officielles. Le pétrole et le gaz représentent plus de 90% du volume des exportations.
    Les autorités sont engagées dans une campagne militaire contre Al-Qaïda, qui a revendiqué des attentats contre des missions diplomatiques, des installations pétrolières et des touristes étrangers au Yémen. Un artificier d’Al-Qaïda a été condamné à mort lundi.
    AFP / 18 octobre 2010

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