Pénurie de carburants : les distributeurs font stocks communs

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Quand il s’agit de ne pas perdre de chiffre d’affaires, les distributeurs savent se mettre d’accord. La preuve : les groupes pétroliers et les hypermarchés ont convenus mardi de mettre leurs stocks en commun. Objectif affiché : faciliter un ravitaillement des stations-service touchées par des pénuries.

En attendant les prix à la pompe ne cessent de monter, les Français étant – jusqu’à présent – prêts à payer leur facture pour s’assurer de leur approvisionnement en or noir … en achetant même plus que nécessaire. Une aubaine pour le gouvernement, la taxe sur les produits pétroliers (TIPP) étant directement appliquée sur les volumes consommés … la TVA s’appliquant quant à elle sur les sommes engrangées.

Réunis autour du Premier ministre François Fillon, les distributeurs se sont notamment engagés à mettre en place des moyens de transport supplémentaires pour acheminer les carburants. Ils pourraient même faire appel à des camions étrangers. A moins que cela ne soit déjà le cas dans les zones frontalières de la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne …. la France se trouvant au carrefour de l’Europe, ne l’oublions pas. L’information a été communiquée par Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip (Union française des industries pétrolières).

Devant le Parlement, le Premier ministre a par ailleurs indiqué que le gouvernement continuerait de débloquer les dépôts dont l’accès est barré par des manifestants hostiles à la réforme des retraites.

Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Environnement a estimé à un peu moins de 4.000 le nombre de stations-service en attente d’approvisionnement dans l’Hexagone, chiffre à comparer au parc chiffré à 13.000 unités dans toute la France.

Selon le président de l’Ufip, la pénurie frapperait « de l’ordre de 2.000″ stations-services. Selon lui, l’essentiel des difficultés logistiques sont liées à la demande consécutive à des phénomènes d »achats de panique » des consommateurs plutôt qu’à une véritable baisse des livraisons.

« Les volumes dans certaines stations ont été multipliés par trois, quatre ou cinq par rapport aux volumes habituels », a-t-il même précisé à la presse à l’issue de la réunion à l’hôtel Matignon.

Selon lui, le « fait de mutualiser les stocks de réserves » devrait « donner plus de flexibilité dans le système ». Même s’il précise «que l’insuffisance des moyens de transport » constituait « le goulot d’étranglement qui ne nous permet pas d’approvisionner les stations-service comme on voudrait à partir des dépôts ». « Le problème, c’est qu’on a du produit en dépôt mais qu’on a du mal à l’acheminer rapidement » ajoute-t-il.

Jean-Louis Schilansky s’est encore déclaré « confiant dans le fait que l’on devrait normaliser la situation dans les jours qui viennent ». A noter que si la totalité des raffineries françaises sont en grève, le mouvement social n’affecte pas à ce stade le ravitaillement des dépôts des distributeurs.

« Arriver à la pénurie totale est quasiment impossible, il faudrait que le pipeline vers l’Allemagne soit fermé », a reconnu quant à lui un syndicaliste CGT de la raffinerie Ineos de Lavera (Bouches-du-Rhône).

Reste également que l’Etat lui-même n’a pas du tout intérêt – financièrement parlant – à une baisse massive de consommation de produits pétroliers …

Précisons en effet que selon le projet de loi de finances pour 2011, la TIPP rapporterait 14 milliards d’euros (+1,1%). L’augmentation du gazole (+2,9%) devrait compenser une baisse de consommation des super-carburants (-5%).

Sources : Reuters, Marianne2, Projet loi de finances 2011

 

(27 commentaires)

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