Turkménistan : le dirigeant de Turkmengaz limogé

Rififi au Turkmenistan. Le Président de cette république d’Asie centrale riche en hydrocarbures vient de limoger une nouvelle fois le dirigeant du monopole public gazier du pays, Turkmengaz.

Cette décision intervient un an après l’éviction de son prédécesseur.

Affaire à suivre de près, le Turkmenistan étant doté d’une position stratégique sur l’échiquier gazier mondial, se situant au bord de la Caspienne.

Les raisons invoquées pour « reconduire » le dirigeant : « des manquements sérieux dans son travail ». Si l’on en croit une source gouvernementale turkmène, lors d’une réunion du gouvernement vendredi, le Président du Turkménistan avait « exprimé son mécontentement quant à la réalisation d’une série de projets d’infrastructures et à la mise en exploitation de nouveaux gisements ».

Rappelons qu’en janvier dernier, le président turkmène a également limogé son ministre de l’industrie pétrolière et gazière, Oraznur Nurmyradov, estimant ses résultats insuffisants.

L’année dernière, des médias russes avaient rapporté que le Turkménistan avait quelque peu gonflé les statistiques concernant ses réserves de gaz. Fait qui avait été démenti par l’auditeur spécialisé britannique Gaffney, Cline and Associates.

Une manière peut-être pour Moscou de susciter une certaine défiance de l’Union européenne vis-à-vis de ce concurrent de taille pour le géant gazier russe Gazprom. Car, quelque soit la fiabilité des chiffres, le pays dispose – a minima – d’énormes réserves de gaz et de pétrole convoitées tant par la Chine que la Russie et l’Union européenne.

Fin septembre, le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, avait indiqué que son pays avait de colossales capacités énergétiques. Il avait également ajouté prévoir de renforcer ses exportations de gaz, notamment vers de nouveaux clients tels que les pays européens. Histoire de s’affranchir quelque peu de la Russie.

« Achkhabad étudie la possibilité d’exporter ses ressources énergétiques sur le marché européen plein d’opportunités« , avait-t-il déclaré. Une stratégie susceptible de provoquer l’ire de Moscou et des éventuels partenaires …

« Le potentiel énergétique du Turkménistan est actuellement estimé à 45,44 milliards de tonnes d’équivalent pétrole et les réserves de gaz s’élèvent à (plus) de 24.000 milliards de mètres cubes« , avait ainsi précisé le Chef de l’Etat lors d’une conférence de presse. Selon le président turkmène, à lui tout seul, le champ gazier du Yolotan Osman Sud comporterait de « colossales réserves en gaz« .

Selon les dernières estimations rapportées, ce champ contiendrait près de 18.000 milliards de mètres cubes de gaz, alors qu’en 2008 le pays tablait sur 14.000 milliards de mètres cubes de gaz.

A noter également que dimanche, le service de presse du ministère turkmène des Affaires étrangères a par ailleurs indiqué que les dirigeants des groupes pétroliers français Total et américain Chevron allaient se rendre prochainement au Turkménistan « pour des discussions sur la participation de ces compagnies à l’exploitation du secteur turkmène de la mer Caspienne.

Sources : AFP, Ria Novosti