Fillon évoque la rigueur

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Ca y est ! Le mot fatidique a été lâché ! Certes à l’étranger, et non pas directement devant les Français …. Mais tout de même : pour la première fois, vendredi, le Premier ministre François Fillon a prononcé le mot de « rigueur » lors d’un déplacement à Tokyo.

Il est vrai que cette fois-ci il ne s’agit plus de ne pas effrayer les Français par des mots « grossiers » … mais plutôt de rassurer les marchés et les partenaires internationaux de la France. En vue de démontrer l’ampleur des économies budgétaires prévues au budget 2011 de la France à des hommes d’affaires japonais, le chef de gouvernement a en effet précisé à ses interlocuteurs que « dans tous les budgets de l’Etat, le seul qui n’est pas soumis à la rigueur, c’est le budget de l’enseignement et de la recherche ».

Et voilà, la messe est dite !

« Les mesures que nous avons décidées et qui vont être votées par le Parlement lors du vote du budget à l’automne sont des mesures sans précédent. Nous avons pris à bras le corps la question de la réduction des déficits dans notre pays », a par ailleurs ajouté le Premier ministre.

Lundi, le président Nicolas Sarkozy avait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler de « rigoureux », et non pas de ‘rigueur’, estimant lui-même que le terme était (trop ? ) « connoté en France ».

Rappelons à toutes fins utiles que le Japon était le premier investisseur asiatique de la France en 2009.

A noter également que ce lapsus significatif de Fillon intervient quelques heures à peine après une dégradation de la note de la France par une nouvelle agence de notation chinoise.

Sources : Associated Press, AFP, Reuters

(4 commentaires)

  1. Comme dans Harry Potter, avec celui dont il ne faut surtout pas prononcer le nom…
    D’ailleurs, je ne comprends pas très bien pourquoi les medias et les politique s’amusent tellement avec ce petit jeu autour du mot rigueur, pourquoi est-il si « tabou » ? Est-ce que les français n’ont toujours pas compris qu’on était en crise ? J’en doute fort vu qu’on nous le rabâche à longueur de temps.
    En tout cas, la « bonne nouvelle » est que l’enseignement et la recherche soient toujours favorisés au niveau budgétaire, mais la mauvaise nouvelle est que toutes les couches de l’enseignement ne sont pas visées : seules l’enseignement supérieur bénéficie de ce régime de faveur.
    Les ZUP/ZEP et autres nids à racailles juvéniles attendront…

  2. « dans tous les budgets de l’Etat, le seul qui n’est pas soumis à la rigueur, c’est le budget de l’enseignement et de la recherche ».
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