Le Danemark boude l’euro

L’euro bientôt aussi peu populaire que Domenech ? Si un important site boursier allemand n’a pas eu peur de franchir le pas, en assurant des cotations en Deutsche Mark, les Danois ne semblent guère enclins à rejoindre la zone euro.

Selon un sondage publié cette semaine, les opposants à l’euro sont nombreux au Danemark, voire très nombreux. On observe en effet un net renforcement du camp du non. La crise qui sévit actuellement dans les pays de la zone euro n’est pas étrangère à un tel phénomène. La situation de la Grèce et la situation économique de l’Espagne et du Portugal ne sont pas faites pour les rassurer.

Selon une enquête réalisée par l’Institut national de la statistique pour le compte de Danske Bank, si un référendum était organisé aujourd’hui pour une éventuelle adhésion à la monnaie européenne, 54,6% des sondés afffirmer vouloir voter non, tandis que 43,4% penchent pour le oui, 2% demeurant indécis.

Steen Bocian, économiste en chef de la première banque danoise relève pour sa part que « l’écart entre les partisans et les opposants n’a jamais été aussi grand depuis le début de nos sondages sur l’euro en 1999. Il est de plus de 11% en faveur du non par rapport au dernier sondage de Danske Bank en mars » ajoute-t-il.

Le spécialiste rappelle également que « la banque centrale danoise a réduit au cours des dernières années l’écart entre ses taux et ceux de la Banque centrale européenne« . Ces deniers ne sont séparés désormais que par 5 points de base, le fait de rester à l’écart de l’euro  semblant ainsi moins préjudiciables aux yeux des Danois.

Pour mémoire, lors d’un référendum en septembre 2000, les électeurs du Danemark avaient rejeté l’entrée de leur pays dans la zone euro par 53,2% contre 46,8%.

En adoptant le Traité de Maastricht, le pays s’était engagé à passer à l’euro. Mais le compromis d’Edimbourg lui a permis d’obtenir des dérogations, notamment sur l’adoption de la monnaie unique. Le pays participe au mécanisme de taux de change européen, depuis le Conseil pour les affaires économiques et financières qui s’était tenu en septembre 2008.

Si le gouvernement demeure un actif partisan de la monnaie européenne, il n’a toutefois pas encore fixé de date sur la tenue d’un nouveau référendum tout en réaffirmant toutefois sa volonté d’y recourir.

« Nous voyons maintenant les effets de notre position à l’écart de la monnaie unique à un moment où les pays de l’euro renforcent encore plus leur coopération », explique ainsi le gouvernement dans son nouveau programme à l’horizon 2020.

C’est pourquoi, « le gouvernement prévoit toujours d’organiser un référendum » sur le passage à l’euro et les autres dérogation (défense commune, coopération judiciaire et citoyenneté européenne) dont bénéficie le Danemark, mais qui, selon Copenhague, nuisent aux intérêts du pays.