Le PA2 ou second porte-avion, la nouvelle arlésienne ? Selon l’Elysée, la France ne statuera qu’en 2011 sur l’opportunité de construire un nouveau porte-avions. Critères pris en compte : la situation économique. Ceci peut paraître évident … mais c’est encore mieux quand c’est l’Etat lui-même qui le précise …
« C’est sûr que la situation économique actuelle ne facilite pas la décision« , a par ailleurs indiqué jeudi l’Elysée, en marge de la visite de Nicolas Sarkozy sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, en rade de Toulon, unique porte-avions français actuellement en service.
Lors ce sa visite, le chef de l’Etat a également annoncé que le bâtiment sera envoyé « en opérations » dans le golfe Persique et l’océan Indien avant la fin 2010.
« Le porte-avions est un outil décisif pour l’exercice de la France en tant qu’acteur majeur sur la scène internationale. Je sais que nous pouvons compter sur vous et nous avons besoin de vous. Que nul n’en doute« , a déclaré à cette occasion Nicolas Sarkozy face à 500 membres d’équipage du porte-avions français. Le Charles de Gaulle évoluera ainsi dans une zone stratégique pour le transit du pétrole produit dans le Golfe et devant emprunter le détroit d’Ormuz.
En 2008, le Président français avait repoussé à 2012 toute décision le concernant le PA2, arguant que d’ici là, le Charles-de-Gaulle permettrait de répondre aux besoins. Le navire qui peut accueillir à son bord jusqu’à 35 avions (Rafale et Super-Etendard) ainsi que 5 hélicoptères, a régulièrement navigué ces dernières années dans l’océan Indien, participant aux opérations de l’OTAN en Afghanistan. En août 2009, il a repris du service fin août 2009 après six mois d’arrêt dus à de problème techniques.
De fin août à février 2010, le Charles-de-Gaulle a effectué des exercices en Méditerranée occidentale, avant de participer, de février à mai, à des exercices de l’OTAN, de la Turquie à la Norvège.
Rappelons que dans le cadre de son intervention en Afghanistan, et en l’absence du Charles-de-Gaulle en révision, le nouveau chasseur Rafale F2 de Dassault s’est entraîné dès l’été 2007 à une série d’appontages et catapultages sur le porte-avions nucléaire américain USS Enterprise au large de Toulon.
D’un coût estimé entre 2.5 et 3 milliards d’euros, le PA2 permettrait de suppléer le Charles de Gaulle lors de l’immobilisation de ce dernier.
L’objectif est non seulement de disposer d’une seconde plateforme pour assurer à la France une disponibilité permanente de son groupe aéronaval mais également de conserver les compétences industrielles – aussi rares que techniques – indispensables pour pouvoir réaliser un navire de cette envergure.
Sources : AFP, Reuters, France Info, Le Telegramme, Le Monde, Meretmarine