Impact à prévoir sur le cours de l’action ?
Les salariés d’Arcelor Mittal Annaba (Algérie) ont voté jeudi en faveur d’une grève illimitée à partir du 20 juin. But de leur mouvement : appuyer des revendications salariales.
« Cinq mille salariés ont participé ce matin à une assemblée générale et se sont prononcés à l’unanimité en faveur du principe d’une grève illimitée qui ne pourra être effective qu’à partir du 20 juin en raison des délais légaux« , a précisé le responsable du syndicat d’entreprise, Smaïn Kouadria. Tout en précisant que le préavis de grève sera déposé dimanche.
Mardi dernier, le dialogue entre la direction d’Arcelor Mittal et le syndicat avait été rompu,des négociations sur des revendications salariales s’étant révélées infructueuses.
Le syndicat de la filiale algérienne du géant de l’acier réclame l’application d’un avenant à la convention de branche, laquelle a été signée entre la Fédération des travailleurs de la mécanique, de l’électricité et de l’électronique (FNTMEE) et la Société de gestion des participations de l’Etat Translob, actionnaire à hauteur de 30% dans ArcelorMittal Annaba.
« La direction ne reconnaît pas cette convention de branche, bien que la SGP Translob soit actionnaire d’ArcelorMittal Annaba« , a précisé le syndicaliste.
Dans une lettre adressée mardi aux salariés, le directeur général d’ArcelorMittal Annaba, Vincent Le Gouic a toutefois affirmé que la direction continuerait le dialogue avec le syndicat, en proposant un échéancier.
Ce dernier prévoyait « l’ouverture en décembre des discussions sur les salaires pour l’année 2011, la mise en place en novembre du système de bonus lié à la performance de l’entreprise, l’ouverture en octobre de discussions sur le régime indemnitaire et l’actualisation dès septembre de la convention collective de l’entreprise« .
Du côté de l’entreprise, on tient à rappeler que le salaire de base moyen a augmenté de 25% depuis janvier 2009 et augmentera encore de 5% au 1er juillet 2010. Vincent Le Gouic a par ailleurs tenu à préciser que depuis juin 2009, le taux de fréquence des accidents du travail est passée de 6,5 à 3 et que « la productivité est passée de 75 tonnes par personne et par an à 118 tonnes par personne et par an. »
Mardi, le groupe avait mis en garde contre les effets catastrophiques d’une nouvelle grève, soulignant que les huit jours d’arrêt de travail observés en janvier dernier en raison de la fermeture envisagée de la cokerie de l’usine avait coûté 6 millions de dollars à l’entreprise et fait perdre une production de 36.000 tonnes.
Précisons que les salariés n’étaient alors retournés à leurs fourneaux qu’après avoir reçu l’assurance de la non fermeture de la cokerie, accompagnée d’un plan d’investissement de quelques 200 millions de dollars sur la période 2010-2014.
Sources : AFP, Reuters, Tout sur l’Algérie.com, Maghrebemergent.info