Fitch vigilant sur la France

gouffre-ubzin.jpgLa France, nouveau mouton noir de l’UE après la Grèce ou le Portugal ?

Si l’agence de notation financière Fitch a maintenu mardi la note souveraine de la France au niveau « AAA », tout en continuant à lui attribuer une perspective stable, le risque d’une « dérive budgétaire«  est désormais évoqué.

Certes, Fitch considère que la France a pu tirer son épingle face à la crise, en comparaison à l’ensemble de ces partenaires européens, se basant pour ce faire sur la valeur de un produit intérieur brut en recul de 2,2 % en 2009, contre un repli de 4 % pour l’ensemble de la zone euro.

« La France a passé une ‘bonne crise’ en termes relatifs, car le secteur financier n’a eu besoin que d’un soutien budgétaire modeste et le pays n’a subi qu’une récession douce », explique ainsi Brian Coulton, chargé des notes souveraines de Fitch.

Néanmoins l’agence de notation reste vigilant en ce qui concerne la situation de l’Hexagone, considérant que la reprise demeure « fragile ».

Pire encore, dans un communiqué, Fitch souligne par ailleurs que la dégradation des finances publiques de l’Etat français place le pays dans une situation très délicate.

L’Agence prévoit que la dette publique de la France dépasse 88 % du PIB d’ici à 2011, une situation similaire à celle du Royaume-Uni. « Seuls les Etats-Unis auraient un niveau de dette supérieur parmi les pays notés AAA », pointe par ailleurs Fitch.

Alors que le gouvernement français table sur une prévision de déficit de 7,9 % du PIB en 2009, l’agence de notation se fait fort de rappeler que ce niveau est « le plus élevé parmi les pays de la zone euro notés AAA ». Tout en ajoutant qu’à la fin 2011, la France pourrait avoir l’un des ratios d’endettement les plus élevés parmi les dette souveraines classées AAA.

Certes Paris s’est engagée à réduire son déficit public à 3 % en 2013. Mais, pointe Fitch, un tel scénario s’avère quelque peu irréaliste, le gouvernement français tablant « sur la fin des récentes aides fiscales, sur une reprise forte et sur une nette baisse des dépenses ».

A contrario l’agence de notation estime que « peu de mesures importantes de réduction des dépenses ont jusqu’ici été annoncées ». Au final, selon Fitch, il existe « un risque significatif de dérive budgétaire ».

Sources : AFP, Reuters, Le Monde

(5 commentaires)

  1. Baroin: un message fort sur le déficit
    AP
    30/03/2010 |
    Le nouveau ministre du Budget, François Baroin, assure que le gouvernement va « adresser un message très fort d’inflexion du déficit et de maîtrise des dépenses » dans le cadre du budget 2011-2013. « Nous allons, dans le cadre du budget triennal 2011-2013, adresser un message très fort d’inflexion du déficit et de maîtrise des dépenses. C’est indispensable pour donner confiance aux ménages et aux contribuables, car sinon ils risqueraient d’épargner par précaution et de moins consommer », souligne M. Baroin dans un entretien au journal « Les Echos » à paraître mercredi.
    Ce programme doit « favoriser la reprise », ajoute-t-il, en affirmant que « le déficit public sera légèrement moins élevé que les 7,9% du PIB prévus » pour 2009. M. Baroin a confirmé la poursuite par le gouvernement, du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. « La règle sera appliquée sur la période 2011-2013, comme elle l’a été ces dernières années. (…) Nous allons continuer le non-renouvellement des départs au même rythme qu’en 2010 », insiste-t-il, tout en indiquant que l’Etat continuerait « d’appliquer strictement, entre 2011 et 2013, la règle d’une progression des dépenses de l’Etat limitée à l’inflation ».
    Concernant le bouclier fiscal, que certaines voix à droite remettent en question, le ministre a estimé qu’il s’agissait d’un « bon principe d’équité fiscale ». Selon lui, le nombre de contribuables ayant bénéficié de cette mesure en 2009 devrait être « du même ordre de grandeur » qu’en 2008, où près de 19.000 demandes avaient été introduites pour un total de 563 millions d’euros.

  2. Mardi 30 mars 2010 :
    Les rendements des obligations d’Etat grecques ont continué de se tendre mardi, au lendemain d’une émission obligataire au succès mitigé, la Grèce n’étant pas parvenue à rassurer totalement le marché.
    A 18H00, le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans se tendait nettement à 6,434 %, contre 6,289 % lundi.
    http://www.romandie.com/infos/news/201003301844060AWP.asp
    Malheureusement, ça dégénère.
    La situation devient intenable pour la Grèce.
    La Grèce emprunte à 10 ans sur les marchés internationaux à 6,434 %.
    Conséquence : la Grèce se surendette, et même la Grèce s’hyperendette.
    En comparaison, la France emprunte à 10 ans à 3,429 %. L’Allemagne emprunte à 10 ans à 3,103 %.
    Que va-t-il se passer si la Grèce doit emprunter à 7 % dans quelques semaines ?
    Et à 7,5 % ?
    L

  3. Un pays impuissant ? Des méga-octets d’archives du même genre:
    AFP 23.11.2005, Crues: les deux-tiers des digues françaises dans un état préoccupant … dernier rempart protégeant nombre de villes de crues dévastatrices, sont dans un état dégradé ou mal connu, selon un recensement effectué par l’Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement (Cemagref).
    Figaro 28 oct 2005, L’éditorial L’Etat et la réforme. Nicolas Barré
    … Personne ne doute pourtant de l’urgence du dossier. Un exemple l’illustre mieux que tout : à partir d’aujourd’hui, l’Etat français s’apprête à vivre à crédit jusqu’à la fin de l’année. Littéralement. Compte tenu du niveau du déficit budgétaire, toute dépense engagée entre cette fin de semaine-ci et le 31 décembre devra être empruntée sur les marchés financiers à 5 ans, 10 ans, 30 ans et même – c’est arrivé cette année – 50 ans.
    Libé 2005-12-31 Mariette Darrigrand, sémiologue, termes dominant le discours politique 2005. «La montée du mot « impuissance »» N.PENICAUT
    Avec l’impuissance, vient la victimisation ?
    Absolument. Quand on dit «victimes des délocalisations», par exemple, c’est de la paresse pour ne pas décrire le réel. On est encore dans le fatalisme. Ces gens-là ne sont pas des victimes, ce sont des gens qui ont perdu leur emploi. La victime est un concept qui échappe au social. Le vrai sens du mot «victime» est religieux. C’est une figure sacrée, qui échappe au matériel.

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