Pétrole : Maurel et Prom réduit la voilure au Congo

Fait autant symbolique qu’inquiétant à terme pour l’offre d’or noir.

Dans un contexte de crise, les entreprises pétrolières rechignent chaque jour un peu plus à investir dans des gisements dont la rentabilité est loin d’être assurée.

Ainsi, alors que le groupe pétrolier italien Eni a récemment renoncé à racheter la participation de la compagnie pétrolière canadienne Heritage Oil en Ouganda, c’est au tout désormais de Maurel et Prom de réduire la voilure au Congo.

Maurel & Prom a ainsi annoncé vendredi l’abandon du puits d’exploration M’Bafou au Congo.

Le puits M’Bafou, situé sur le permis d’exploration de Marine III au Congo, « a rencontré ses objectifs pétroliers », mais « les caractéristiques du réservoir ne sont pas suffisamment bonnes pour permettre une production », précise la société française d’exploration et de production pétrolière. Sans préciser toutefois les critères d’évaluation permettant d’établir que lesdites caractéristiques ne sont pas « suffisamment bonnes ».

« Compte tenu de l’importance du programme de forage de l’année 2009, l’ensemble des charges d’exploration auront un impact exceptionnellement élevé dans les comptes 2009 », souligne par ailleurs le groupe.

Maurel & Prom rappelle par ailleurs qu’il applique la méthode dite du « full cost ». Sans prononcer le mot fatal de « rentabilité », la sentence est tout de même lachée : l’absence d’une découverte dite « commerciale » pour un permis donné entraîne ainsi « la décision d’interrompre définitivement les travaux ». De ce fait, les coûts d’exploration sont comptabilisés en charges l’année de leur constatation.

Rappelons également que selon la Banque mondiale, l’économie du Congo est « fortement dominée par le secteur pétrolier, qui en 2008 représentait 65% de son produit intérieur brut, 92% de ses exportations et 85% des recettes fiscales ».