Les choses bougent en Iran alors que l’élection présidentielle approche à grands pas. Selon les agences semi-officielles iraniennes Fars et Mehr, Mohammad Khatami aurait décidé de se retirer de la course.
Début février, ce réformateur, Président de l’Iran de 1997 à 2005, avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 juin. Il était alors le deuxième homme politique, après l’ancien président du Parlement, Mehdi Karroubi, à se porter candidat contre Ahmadinejad, l’actuel Président.
Info, pression ou intox ? L’agence Mehr a annoncé pour sa part qu’une « source proche de Khatami » avait affirmé que lors d’une réunion avec les membres de sa campagne, l’ex-Président avait « déclaré qu’il allait bientôt annoncer son retrait de la course présidentielle ».
L’agence Fars, proche des ultraconservateurs, a annoncé -de manière encore plus radicale – que M. Khatami avait « renoncé à se présenter ». Néanmoins, un responsable réformateur proche de M. Khatami a affirmé qu' »aucune décision n’avait été prise pour le moment ». Précisant toutefois que Khatami devait rencontrer dimanche Mir-Hossein Moussavi, et qu’il aurait lundi une réunion avec d’autres dirigeants réformateurs. Une décision devrait être prise à la suite de ces entrevues.
Quelle qu’en soit l’issue, reconnaissons que Khatami aura su faire durer le suspense sur ses intentions, posant préalablement comme condition l’existence d’un vrai soutien à sa candidature et la garantie qu’il pourrait mener à bien son programme.
Début février, M. Khatami avait insisté sur la nécessité que « ces élections soient libres », ajoutant que « la participation enthousiaste de la population (était) de la responsabilité des organisateurs » du scrutin. Une allusion à peine voilée aux fraudes dénoncées par plusieurs candidats réformateurs lors de la présidentielle de 2005.
Rappelons que l’ancien Président avait veillé à la destinée de l’Iran lors de deux mandats de quatre ans, lesquels avaient été marqués par une volonté affichée de réforme, au grand dam de l’opposition conservatrice au Parlement. Sa volonté d’ouverture de la société civile avait été combattue par le pouvoir judiciaire et le Conseil des gardiens, tous deux conservateurs. Néanmoins, ce religieux tolérant avait suscité bien des espoirs auprès des jeunes, des femmes, de la presse et de la société civile en général. Tandis que les conservateurs lui reprochaient sa politique de « détente » et sa « mollesse » face aux Occidentaux, notamment sur le dossier nucléaire.
S’il était élu, Khatami devrait composer avec un Parlement dominé par les conservateurs, et un guide suprême, l’ayatollah Khamenei, réputé hostile à ses tentatives de réforme. Si Mahmoud Ahmadinejad n’a pas encore annoncé son intention de se représenter, un proche collaborateur du président a cependant affirmé que ce dernier se présenterait pour un nouveau mandat de quatre ans.
Notons toutefois qu’une commission chargée de contrôler l’internet en Iran a récemment déclaré avoir bloqué l’accès sur le territoire à deux sites soutenant la candidature de Mohammad Khatami. Le quotidien modéré Sarmayeh avait fait état auparavant du blocage des deux sites, Yarinews, qui se qualifie comme le site d’information des partisans de Mohammad Khatami, et Yaari, qui rassemble les messages envoyés à l’ancien président pour soutenir sa candidature.
Selon un communiqué de la commission, les sites ont été bloqués sous prétexte qu’ils contenaient du matériel non conformes à la ligne officielle, parlant notamment de « troubles à l’unité nationale » et d’incitation à « la frustration du public par rapport à l’efficacité du système ». Autre grief : les sites n’auraient pas déposé de demande d’enregistrement dans les règles, et ne seraient donc pas « reconnus ». Cette commission fait partie du conseil suprême de la révolution culturelle – une instance dirigée par Mahmoud Ahmadinejad – qui définit la politique en matière d’éducation et de culture.
Sources : AFP, France24, Le Monde
D
Excellent Elisabeth de tenir informés les lecteurs sur la situation politique, économique et stratégique et que sais-je encore de l’Iran mais je constate, si vous me le permettez, que vous en parler un peu trop et pas assez de ce qui se passe en Israël. En effet, avec la désignation récente d’extrémistes sortis des urnes et la nomination d’un type comme Libermann, désigné par l’autre extrémiste Netanyahu, comme ministre des affaires étrangères, rien que ça, dénote que Israël, est on ne peut plus extrémiste que l’Iran qui pourtant attire tant de foudres de la part de parties mal intentionnées. Qui plus est, on n’arrête pas de dire que l’Iran est une république islamique en éludant le fait que Israël est le seul pays au monde basé sur la religion et ce, depuis belle lurette.
Il est vrai que compte-tenu de mon « attirance » pour les dossiers liés au pétrole et au nucléaire, je suis plus directement l’avenir de l’Iran.
Je prends en compte vos remarques et en tiendrais compte.
Bien cordialement