Le billet vert n’inspire plus confiance

Le dollar est plutôt en mauvaise position dernièrement. La reprise est sur les rails tandis que les Etats-Unis essaient de se démener avec un taux de chômage avoisinant 10% et un déficit commercial, notamment vis-à-vis de la Chine, qui fait pâlir. Lors d’une conférence, Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, a appelé à un nouveau monde, monde dans lequel les Etats-Unis ne seraient plus seulement des consommateurs effrénés mais aussi des épargnants. Si la consommation intérieure est le moteur de la croissance américaine, elle est aussi un frein à l’indépendance économique des Etats-Unis. A force de consommer, les américains n’épargnent pas ou peu. Pourtant, l’épargne, si elle ne doit pas être trop élevée, reste un matelas confortable en temps de crise. Tel un airbag, l’épargne peut amortir les chocs de l’économie mondiale.

Cependant, les Etats-Unis sont loin d’être dans cette position. Certes, la récession, comme l’a proclamé Ben Bernanke, est terminée. Toutefois, tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant. En effet, le billet vert n’inspire plus confiance. L’initiative des pays du Golfe persique d’aboutir à une conversion des prix du baril de pétrole en yen, yuan, or ou euro montre la méfiance des investisseurs vis-à-vis du dollar. La force du dollar était un atout pour les Etats-Unis, sa faiblesse, même si elle a un intérêt en allégeant le fardeau de la dette, pose un réel problème.

Sachant que la banque centrale américaine n’envisage pas dans l’immédiat de remonter ses taux, comme l’a affirmé le président de la Fed de New York, le dollar devrait encore rester faible. Son rendement, par rapport à des devises comme le dollar australien ou encore la couronne norvégienne, n’attire plus. Mais le choix n’est pas facile pour les américains : soit rassurer les partenaires avec un dollar fort, soit relancer plus facilement la croissance avec un dollar faible.

Christopher Dembik, forex.fr