S’il y a une chose que j’aime voir, dont j’ apprécies l’odeur en même temps que le toucher, c’est bien la maison à Colombages. Même si l’on n’utilise que des bois de pays, thermohuilés, ils deviennent éternels, ou presque. Le principe ? On le chauffe en les imprégnants d’huile végétale. Leur structure se durcit et s’épaissit, l’eau, les micro-organismes n’arrivent plus à s’infiltrer. La construction devient belle, mais il faut être là au bon moment, le moment où on assemble les piéces. Même si, à part les mennonites, les techniques extrêmement perfectionnées du moyen-âge sont oubliés. Un maitre charpentier, deux aides, montaient grâce à des systèmes perfectionnées de poulies une ossature en une journée. Sans un seul clou.
A l’époque, déjà, on pratiquait la pré-fabrication. Bien sûr, on utilise aujourd’hui l’appareillage existant en machines de levage. Mais l’ingéniosité des procédés était admirable. On m’a dit que j’avais eu des mots un peu dur pour les maisons à ossature bois. Si l’on compare les deux produits, on compare une rolls-royce (le colombage) et une Tata des années 1960 (l’ossature bois). L’une ne souffre aucun défaut de construction. Il est l’oeuvre de professionnel. L’autre, largement usiné par pièces dont on ignore la destination peut être montée par des apprentis. C’est bien souvent le cas d’ailleurs. Elle s’adresse à une main d’oeuvre inexperte et vient d’une culture où l’on n’est pas habitué à conserver. Le marteau est le symbole de l’ossature bois.
Comme souvent, il y a ossature bois et ossature bois. Plutôt que de travailler avec du préfabriqué du commerce, on peut tout aussi bien concevoir sa propre maison. Les structures bois+paille+mortier ont l’air raisonnablement fiables dans le temps et peuvent être mises en oeuvre par tout un chacun pourvu qu’il ait assimilé quelques techniques. Restent les calculs et les plans, qu’il vaut mieux confier à quelqu’un de qualifié.
Je vous rejoins cependant sur un point, sans doute le plus fondamental: nous avons oublié bien des techniques depuis qu’on est passé à la bétonneuse, et c’est très embêtant.