Airbus A400M : moratoire de 3 mois pour renégociation du contrat

Nouveau répit pour l’avion de transport militaire d’Airbus l’A400M ? Alors que le programme semble être sur la sellette, le ministère français de la défense a annoncé en début de semaine que six pays de l’Union européenne et la Turquie venaient de signer un moratoire de trois mois pour renégocier le contrat de 20 milliards d’euros concernant l’appareil.

S’exprimant vendredi dernier à ce sujet, François Fillon avait souhaité que le programme « continue », dénonçant néanmoins « des retards invraisemblables » dans la construction de l’A400M.

Le journal Les Echos affirme pour sa part que la signature entre EADS et l’Occar – l’autorité publique chargée de représenter les sept pays de l’Otan ayant commandé l’A400M – est intervenue lundi.

Vendredi denier, le Premier Ministre avait quant à lui indiqué que la France venait d’obtenir un accord à l’arraché avec les Britanniques pour poursuivre les discussions. Ce là même alors que la perfide Albion semblait être le pays le plus « favorable » à l’arrêt du programme.

Le ministre français de la Défense Hervé Morin avait d’ores et déjà annoncé en mars dernier la conclusion d’un moratoire repoussant du 1er avril au 1er juillet la possibilité pour les pays concernés de dénoncer leur contrat.

Une information rendue publique à l’issue d’une rencontre informelle à Prague réunissant ses collègues des six autres pays (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg), formant le consortium. Une sorte de délai de grâce pour les sept pays concernés , lesquels avaient la possibilité, à compter du 1er avril, de faire machine arrière, le constructeur EADS n’ayant pas respecté son engagement de procéder à un vol inaugural en janvier 2008.

Quelques jours auparavant, le journal « La Tribune » – citant une source au ministère français de la Défense rapportait que le premier A400M ne sera finalement livré que fin 2013 . Soit cinq ans après la date initialement prévue par EADS ….

Or, la maison mère d’Airbus risque de devoir payer plusieurs milliards d’euros de pénalités pour ces retards, alors qu’au total, les sept pays clients ont commandé 180 exemplaires de l’appareil.

En cas d’annulation pure et simple du programme A400M (qui semble de plus en plus fortement envisageable …), le groupe aéronautique devrait rembourser les 5,7 milliards d’euros avancés par les gouvernements européens. Si une annulation en bloc du contrat semble peu probable, EADS pourrait voir certains pays réduire le nombre d’appareils commandés.

Vendredi dernier, François Fillon avait affirmé que le gouvernement souhaitait que le programme continue.

« C’est trop important pour l’industrie aéronautique européenne de faire cet avion. Si on décidait demain, pour des raisons financières, de l’arrêter, on enverrait le signal au reste du monde que l’industrie aéronautique européenne n’est pas capable de faire un avion de transport militaire », avait ajouté le Premier ministre. Selon lui, ce serait « une superbe publicité pour les constructeurs américains ».

Sources : AFP, Reuters, La Tribune, Les Echos, DowJones Newswire