Tapie à bord du Club Med ?

Retour aux sources en quelques sortes pour Bernard Tapie ? Peut-être bien … Si l’on en croit le JDD, l’ancien propriétaire du Phocea souhaiterait monter à bord du Club Med. Ce que certains pourraient voir d’un très mauvais oeil …

En attendant, l’intéressé, tour à tour homme d’affaires, ministre puis comédien (à moins que cela ne soit le contraire …) a démenti sur les ondes de RTL avoir un tel projet. S’exprimant dans le JDD, il affirme également n’avoir « pas de projet à court terme pour le Club Med ». Reste à savoir à partir de combien de jours, le terme de moyen terme peut être envisagé. Une fois le chèque concernant l’arbitrage de l’affaire Adidas empoché ?

Le Journal du Dimanche affirme ainsi dans son édition de samedi que plusieurs institutions financières sont mobilisées pour éviter une entrée de Bernard Tapie dans le capital du Club Méditerranée, et ce, alors que le capital du groupe n’est pas protégé.

A l’origine de tels mouvements : une indiscrétion sur les intentions de l’homme d’affaires. Selon le JDD, des intermédiaires proches de Bernard Tapie ont laissé filtrer la semaine dernière un intérêt pour le groupe de tourisme alors que plusieurs de ses actionnaires ont fait connaître leur intention de vendre.

Il est vrai que « notre » homme devrait disposer prochaînement d’un confortable pécule, étant sorti vainqueur de l’arbitrage qui l’opposait à ses anciens banquiers dans l’affaire Adidas.

Si Bernard Tapie se refuse à dire le montant des sommes qu’il percevra à l’issue du règlement de son contentieux avec le Crédit lyonnais, selon l’estimation du Point, une « bagatelle » comprise entre 85 et 150 millions d’euros – en fonction des taux d’imposition qui seront appliqués à ses gains – pourrait rejoindre son portefeuille. Bref, de quoi s’offrir une jolie tranche du Club Med. Alors que, selon le Journal du Dimanche, le groupe d’hôtellerie Accor, qui détient 6% du Club Méditerranée, et Richelieu Finance (11%) seraient vendeurs de leur participation.

Une situation qui intéresse en premier chef son premier actionnaire actuel, la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc (10,74%), ainsi que la Caisse des dépôts, naguère actionnaire majeur du Club Med.

Le groupe est actuellement valorisé en Bourse pour 230 millions d’euros, soit la moitié de ses actifs immobiliers. Le titre a connu la dixième plus forte hausse de la séance de vendredi (plus de 6%).

Rappelons à toutes fins utiles que les noms de Bernard Tapie et du Club Med ont d’ores et déjà été unis, certes il s’agissait à l’époque du somptueux bateau de croisières aux « armoiries » du groupe de loisirs.

C’est en effet en 1982, alors au sommet de sa popularité médiatique et de son ascension sociale, que l’homme d’affaires rachète « Club Méditerranée » et la société Alain-Colas-Tahiti SA de Teura Colas dont il fait une filiale de son groupe. Il rapatrie l’épave du bateau à Marseille depuis Tahiti où il le fait entièrement restaurer et transformer en palace de luxe flottant. Il veut faire de ce navire renommé Phocéa  le plus beau voilier du monde … moyennant quatre années de rénovation complète d’un coût de 68 millions de francs (10 millions d’euros). 

Mais les charges annuelles relatives au navire s’établissent bientôt à 12 millions de francs, plus 100 000 francs de frais par jour de croisière. Qu’à cela ne tienne, cette charge permet à Bernard Tapie de ne pas payer d’impôt en 1990 et en 1992 grâce au déficit de la société FIBT (holding des biens personnels de la famille Tapie en nom personnel).

En 1994, il est poursuivi à ce titre pour « l’affaire du Phocéa » par le fisc et inculpé par la juge Eva Joly. Il sera condamné le 1er mai 1996 par le tribunal correctionnel de Paris, puis le 4 juin 1997 par la cour d’appel de Paris, à 18 mois de prison dont 6 mois ferme pour fraude fiscale et à 30 mois de prison avec sursis pour abus de biens sociaux et banqueroute.

En juillet 1997, à la suite de la faillite de Bernard Tapie dans ses nombreuses affaires financières, le Phocéa est racheté 6 millions d’euros par la femme d’affaires milliardaire libanaise Mouna Ayoub.

Sources : Reuters, JDD, RTL, Le Point

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