Consommation en berne, épargne et immobilier

La consommation des ménages stagne, fait du surplace. Roger Gickel pourrait nous ressortir son célèbre « la France a peur » que cela ne jurerait pas dans le climat actuel. L’impact psychologique de la crise du pouvoir d’achat, bien réelle, mais accentuée par les médias, incite monsieur et madame tout le monde à mettre de côté, à se constituer une épargne de précaution au cas où… Cela tombe bien, le livret A va remonter à 4 % le 1er Août; une revalorisation qui aura elle aussi un petit impact psychologique sur monsieur et madame parce que 4 %, c’est tout de même mieux que les 2 et quelques d’il y a peu. Les Français sont prudents, précautionneux (trop par rapport aux surendettés américains ?) et je ne trouve pas cela mal, bien au contraire.

Malgré l’incitation à s’endetter jusqu’au cou grâce à des taux bas, variables, et à des vendeurs ayant des obligations de résultat sans scrupules (les résultats, pas les vendeurs, encore que..), et malgré les nombreux français qui tombent de plus en plus dans le piège de l’endettement (on parle d’une explosion),  le réflexe sécuritaire refait surface, prouvant l’exception franchouillarde.

Ce réflexe aura un impact sur l’immobilier (tsss, encore un argument baissier), celui de ne plus faire n’importe quoi, celui de ne plus investir dans n’importe quoi (suivez mon regard…) car un rendement à 4 % net sur un livret est parfois plus solide que de la pierre d’investisseur en herbe.

Surtout, ce réflexe fait écho involontairement mais simultanément à la demande des banques de disposer de solides garanties, d’un apport d’au moins 20 % dans le cadre d’un achat immobilier. Enfin, cet argent bloqué par les particuliers fait également écho à celui des banques qui commencent à restreindre leurs octrois. Le « Crédit Crunch », le « Cash is king », ces expressions que peu de français connaissent, ils sont en train de les subir et de les mettre en pratique. Le surendettement a alimenté l’immobilier pendant des années, c’est désormais fini.