C’est la question que m’ont posé un certain nombre d’internautes.
La crise est là, tout le monde la voit, et désormais, la question est d’agir.
Avant d’aborder la question, je remarquerais que beaucoup de problèmes viennent de la déshérence de l’enseignement.
Sur beaucoup de forums, je vois des questions basiques, que l’on n’aborde plus, des questions économiques, comptables, de vie quotidienne. On a abandonné la substance et apprendre, pour le bling-bling, et même les « élites », n’élitent plus grand chose. L’être a cédé la place au paraitre et une génération entière en a été victime.
J’ai passé un bac G, à une époque où cela voulait dire quelque chose, et à une époque, où c’était dur, et à une époque où cela menait à quelque chose (d’ailleurs, ma classe de term était remplie de parpaillots, gens durs autant que méfiants).
Le métier de banquier a évolué. Il ne s’agit plus que de vendeurs, plus de techniciens qui s’adressent à des ignares pré-formatés par le système.
Alors, que faire, pour nos maigres (ou moins maigres) économies, fruit de notre travail ? Regarder ce qui se passe, c’est déjà, beaucoup, y répondre.
– Limiter l’endettement. Poursuivre les remboursements, sans brusquer, sans anticiper, mais sans réendettement pour un motif ou pour un autre.
Le seul motif valable pour prendre un emprunt à l’heure actuel, c’est de bénéficier d’un taux zéro, en disposant de la même somme et en la plaçant.
On ne devient pas contrarien, dans un crédit-crunch.
– la prudence : 5 à 10 % en or. Pas plus, pas moins. Ne pas en avoir besoin, et au besoin, l’oublier pendant 20 années. J’avais envoyé des liens sur le CPR, la prime sur l’or, par moment est coquette, preuve d’une tension. Il manque d’ailleurs dans certains pays.
– Ensuite, pour la monnaie, être prudent. La poste fait un tabac, la bonne banque (sous garantie de l’état), chasse la mauvaise. Le phénomène est vrai partout, les banques UK nationalisées piquent les clients aux autres. Dans les placements, rester liquide, les livrets suffisent à la plupart des gens.
– le site de John William, « shadow governement statistics« , montre un ciseau. La vitesse de création de M3 décélère, pendant que M1, augmente à toute vitesse.
M1, c’est la monnaie classique. Le jeu est moins apparent en Europe, mais les citoyens achètent des coffres forts (enfin un secteur économique en expansion) et y mettent très trivialement des billets.
Physiquement, c’est clair, on fabrique des billets.
On peut miser de la sorte. Là aussi, il faut être prudent. 5 à 10 %, en vraie liquidité, semble le plafond.
– Dans les périodes troubles, c’est souvent l’archaïsme qui paie. Pendant les années 1930 et 1940, les ouvriers ont souvent moins souffert que les cols blancs. Ils avaient leur jardin. Certains ont dit que cela lui avait évité d’avoir faim (mais aussi d’avoir des picaillons), ainsi qu’à leurs enfants. Ils n’avaient souffert que du manque de pain.
– Enfin, que faire si on est endetté ? Reconstituer des réserves monétaires, continuer à payer les échéances sans brusquer (bannir le remboursement anticipé).
Si il y a de l’inflation, le stock de dette pourra être laminé. Si vous voyez l’inflation, dépensez. Et au besoin, stockez.
Chez moi, tous les industriels qui ont réussi depuis l’après guerre ne connaissaient pas le flux tendu. Ils stockaient tant qu’ils savaient en faire.
Inflation, hyperinflation ou déflation ? Les trois. La question est le timing. Les années 1930/1940 ont connus les trois. Les actifs sont atteints par la déflation, la dégringolade de certains secteurs (50 à 90 %) économiques ne peut qu’entrainer des chutes.
En immobilier, le micro-marché est le roi. J’ai rencontré un élu local aujourd’hui. Il a fait le bilan. 30 maisons ont été construites sur sa commune l’an dernier, 6 en début d’année, sur le second trimestre 3, l’an prochain, il pense qu’il y aura trois constructions.
Quand à la location, il parait qu’un type connait un type qui a vu quelqu’un demander si un logement était libre…
Pour ce qui est d’accéder à la propriété, il faut envisager tous les cas de figure : d’abord faire dégringoler le prix de vente, ensuite se renseigner sur les finances des municipalités, le prix de l’eau…
On n’arrive pas à escroquer ceux qui ne veulent pas être escroqués. Il faut envisager tous les cas de figures. Etre dur et méfiant. Toujours penser : « Ou est l’entubage ? » Se préparer psychologiquement : répéter après moi : « un sou est un sou »…
Si on vous propose un fond de pension, penser au SEUL investissement qui ne décote pas : le fusil (+gros sel). Vous êtes assez grand pour faire des C… bêtises, tout seul.
cela fait du bien !
+10
Mon plan pour en finir avec la crise :
La BCE prète une somme importante au états de l’UE (Montant et répartition entre Etats à définir).
Ensuite la dette est déclarée non-remboursable.
Tous les Etats de l’UE se retrouve en boni budgétaire puisqu’il ont une importante rentrée d’argent. Il n’y a donc plus aucune raison de couper dans les dépenses. L’inflation est énorme et les dettes s’en trouvent amenuisées.
Il est pas bien mon plan ? Hein ? Hein ?
c’est certainement ce qui va se passer, seule l’écheance est inconnue.
Pour une fois, je suis sur la même longueur d’onde (sauf pour l’or, trop lourd à transporter), ça valait la peine de le dire!
« Ensuite la dette est déclarée non-remboursable. » : autre solution : 70 ans de communisme (qui s’est fait rembourser ses emprunts russes?), mais ça fait plus mal.
Je ne pense pas que se soit le meilleur plan. Je serait plutot d’avis que la BCE via une instance (fond souverain européen) prennent position sur les grosses entreprie européenne et particulièrement, la defense, la santé ,l’énergie et la recherche. En étant propriétaire d’un certain nombres d’actions il sera alors facile de controler les cours et de réguler par des ventes massives les mauvais gestionnaire. Se n’est pas du socialisme mais du capitalisme d’état.
Que faire ?
L’une des solutions à la crise économique dévastatrice avec en corollaire l’explosion du chômage, de l’instabilité et bien évidemment de l’insécurité, est l’application de la philosophie « carpe diem ».
Le temps de dépenser son épargne au compte goutte ou d’un bloc, est une judicieuse éventualité… partir en vacances durablement, prendre un congé sabbatique, faire un don à asmae, s’offrir la belle et futile AudiA5, offrir à son éternelle insatisfaite épouse l’inutile bijou qu’elle convoite depuis des lustres…
L’érosion monétaire devient de plus en plus palpable, les prix à la consommation sur tous les biens de notre environnement sont constitués à 40% du seul poids des intérêts des faramineuses dettes que le système néolibéral a laissé perdurer.
Nous payons tous cette dette par des impôts, et taxes ‘diffuses’ sur la croissance, sur le travail, sur les biens.
Les comportements ultralibéraux suicidaires de nos élus depuis 30 ans, à n’avoir jamais ni voulu, ni pu, ni su ouvrir les yeux sur un système en pleine déroute doivent être sanctionner.
Pour ma part, je pars en décroissance et vote FN !
😉
Merci Patrick pour ce billet. Vos explications me sont très utiles pour continuer d’affuter mon raisonnement. Car à la fin, comme vous le dites il faut bien agir, s’adapter à la situation.
J’aurai cependant une question subsidiaire. Pourquoi limiter l’endettement?
J’ai zéro dette. Imaginez que j’arrive à dégotter un financement à 5.2 % sur 15 pour ma maison principale, avec un bon apport et un taux d’endettement inférieur à 30% (peut-être pas tout de suite, mais dans les 1 à 2 ans). Le scénario d’une hyperinflation à plus longue échéance va dans le sens de réduire mon endettement non?
Déflation, endettement des Etats, hyperinflation et dévaluation monétaire ont des dynamiques différentes (temps de réaction et durée) mais peuvent s’enchainer de manière logique, avec un timing favorable à un emprunteur potentiel comme moi.
Mais je doute.
Alors quels arguments justifient votre conseil de ne surtout pas s’endetter à contre-cycle.
Cordialement,
jéjé
L’argumentaire pour ne pas acheter ? Simple. Il est difficile ou impossible de trouver le prêteur, l’avenir est incertain, avbec y compris, l’emploi, l’épargne est laminée.
Le moment d’acheter viendra lorsque la crise aura été maximum, la chute maximum, mais aurez vous, à ce moment, l’intention d’acheter ?
le déroulement du timing, d’ailleurs, rendent cette opération difficile.
D’accord avec jéjé, uu achat avec une baisse de 30% peut etre judicieuse surtout s’il y a une inflation qui dépasse le taux d’emprunt. Donc Effectivement dans 2 ans si l’immo a baissé suffisement et qu’on arrive a trouver un financement… why not?
C’est vrai que le timing est le paramètres le plus important dans toute cette affaire d’immo. Et personne ne peut vraiment savoir quand la brèche des prix immos va ceder. Mais pour la part je remarque deux type d’attitude, une augmentation des prix annoncé dans certain quartier, et des maison bradé qui ne trouvent même plus prenneur au dessus de 450 000 Euro avec travaux. A mon avis les bonnes affaires se trouveront dans les fourchette hautes dans un premier temps et ensuite vers les fourchettes basses. Mais c’est comme tout. avant c’était la chasse aux pigeons maitenant ces la chasse aux affaires. Mais pour qu’elle soient bonne il faut être patient.
Effectivement le timing …
je suppose que les acheteurs-locataires de ce blog on un apport. Que cela se passe bien il faudrait que les prix baisses sans que l’inflation augmente de trop, en gros que la monnaie concerve sa valeur.
Si justement les dettes des Etats de l’UE etaient annulées, la monnaie perdrait bcp de sa valeur, l’apport egalement… donc meme si les prix immo ont baissés -> rebelote crédit ?!
Tout le monde le cherche le bon timing pour se faire également déposséder. Ce fut les temps des loups, et maintenant des charognards.
Je crois qu on va tous se faire rincer de no exces.
Le mal est fait, les gens comme aux states changent ou vont changer d habitude.
La frugalité et la sobriété est fashion maintenant.
La relance va se faire avec quoi, plus de dettes ?
Et si on était dans une crise qui va s ‘éterniser ?
et on passera d une paupérisation rampante a une plus généralisé.
En tout cas, les choses ont l air de s accélérer.
Pour ma part je crois qu il ya eu trop de spéculateurs enrichis par l argent dette facile.
On a vu que les facilites du crédit, mais pas ce qui venait après. Et bien goutez y a l usure.
J ai peur.
moi aussi j’ai peur…