Les maillons sautent, les uns après les autres…

Images_7 Dans un article, j’avais précisé le sort des « petits pays », il se précise.
Il suffit de comparer le « concours » du FMi à l’Islande (2 milliards de US $), à la sphère bancaire de celui-ci (à vue de nez, 150 Milliards de US $), pour le couple infernal Suisse-Hongrie, et plus largement Suisse-Europe centrale, il faut préciser qu’on avait affaire à un « carry-trade » franc suisse, les hongrois s’endettant à 90 % en Francs suisse pour acheter de l’immobilier, à un taux très bas, et avec un rapport de change stable.
Depuis, le Forint a perdu 10 % et les taux flambent.
Là aussi, le risible concours de la BCE (5 milliards) est à comparer à l’ensemble des prêts Suisses à l’Europe Centrale (500).
A chaque fois, c’est la même histoire, on veut arrêter un Tsunami avec une brindille
La Russie, aussi, vit des heures difficiles, mais au contraire de 1998, l’état est loin d’être aux abois, avec des avoirs considérables, c’est, là aussi, la sphère privée qui se sent mal.
Même symptômes : bulle immobilière, oligarques qui jouent aux sous, avec un très fort effet de levier, et qui, menacés de ruine, coulent aussi le marché immobilier londonien : c’est le seul endroit au monde, où il y avait réellement afflux de clientèle extérieure fortunée.

Le principal problème de la Russie est ailleurs, c’est la faiblesse de sa masse monétaire (170 milliards de $).
C’est, d’ailleurs, aussi souvent un problème des pays émergents. la crise financière montre un défaut chronique de liquidités internes, absorbées par des « investissements » financiers (Brésil, Russie, à un moindre degré Inde), cela étant causé par leur structure interne, très inégalitaire.
Un certain nombre souffrent de défauts inverses : faute de marché national aussi, la Chine possède des montagnes de placements (loin d’être judicieux), une industrie en surchauffe, et des signes d’explosion sociale, économique et politique.
L’atelier du monde, et surtout des Zétazunis, est aujourd’hui menacé par le rééquilibrage des déséquilibres commerciaux. Les premières faillites en Chine ont été provoqué, non par la rétractation, mais par le piétinement des exportations, AVANT l’entrée de l’occident en récession, et les phénoménaux placements, surtout en US $ se révèlent pourris. 
L’Inde vit un développement plus équilibré, mais avec toujours le fil rouge mondial (bulle immobilière), manque de capitaux utilement utilisés et « investissements financiers » (sans commune mesure avec la Chine).

Les économies les plus extroverties devraient, classiquement, les plus souffrir. La dégringolade boursière de ce jour, les phénomènes de changes vont très classiquement ramener la monnaie à sa donnée initiale : c’est une création étatique, administrée par des états.
On aura certainement la même approche que dans les années 1930, c’est à dire la suspension/suppression des marchés de capitaux. Mais il faut que la crise mûrisse et s’aggrave.

« C’est à moi, de bailler les monnaies » Louis XIII au duc de Bouillon 1630.

Vendredi 24 octobre 2008

(6 commentaires)

  1. ce n’est pas que je veuille être désagréable, mais à mon avis tes pressentiments ne sont nullement exagérés. Quand l’argent ne va plus, rien ne va plus, car c’est la référence principale, le point d’ancrage, pour unegrande majorité de personnes. Plus spécifiquement, un arrêt de la circulation monétaire une déflation, une trappe à liquidités – ont parfois des conséquences civilisationnelles importantes. Un exemple médiéval, c’est la chute des Templiers, qui avaient absorbé dans leur coffres tout le numéraire circulant, provoquant de graves troubles, une famine à Paris par exemple, juste avant leur fin brutale. Un exemple plus récent, c’est la fin de la Belle Epoque. Le stock d’or mondial était devenu trop petit our monétiser les énormes PNB des grands pays. Déflation, 1914, exit l’étalon or et, plus généralement, la fin d’une époque. Aujourd’hui ? Eh bien, la circulation interbancaire est morte depuis trois semaines. On va bien voir l’effet.

  2. Patrick, tu donnais quelques conseils judicieux il y a quelques temps.
    Tu disais, en gros, d’avoir un peu d’or, 10-15% de son patrimoine, ni plus, ni moins …
    Je conseillerais un peu plus …
    J’ai un voisin banquier, directeur d’agence dans une banque de dépôt. Il fait ça pour manger comme il dit, parce que sa vocation était ailleurs.
    Il a les mêmes convictions que nous, mais surtout une expérience unique.
    Il est brésilien. Il a vécu une hyperinflation. Il a même gardé l’habitude de faire ses courses en début de mois, car tout avait pris 50% à la fin de celui-ci. Il se souvient des billets qu’on tamponne parce qu’on aplus le temps d’en imprimer de nouveau avec la nouvelle valeur faciale.
    Le plus intéressant, c’est la passage au nouveau real.
    On annonce que les banques vont fermer un long week-end.
    Puis, vos avoirs au dessus de l’équivalent actuel de 10 000 euros sont purement et simplement gelés puis annulés, sauf pour les entreprises à seule fin de payer les salaires. Puis on transforme l’ancienne monnaie en une nouvelle monnaie, 1 pour 2750 dans ce cas précis.
    Vous avez vendu votre bien en 2006 et vous faites « travailler » votre argent (l’argent travaille ?) en attendant d’acheter au plus bas ?
    Réfléchissez bien …
    Au fait, pour le Brésil, c’était en 1994.
    Plus proche de nous, en 2002, n’a-t-on pas tous apporté 6.55 de notre ancienne monnaie pour en obtenir 1 nouvelle ?
    Les prix à la consommation, pas ceux des actifs, ne tendent ils pas à revenir à la valeur faciale en francs ?
    Comprennez-vous l’arnaque ?
    Si oui, fuyez la monnaie-papier très vite, car mon petit doigt me dit que le long weekend est pour très bientôt …
    P.S 1: la déflation actuelle des actifs (financiers, immobiliers, …) ne suffira pas à purger l’excès de monnaie-papier.
    P.S 2: deux onces d’or suffisaient à l’époque egyptienne pour l’achat d’un boeuf, et maintenant ?

  3. @Jérôme
    Ca fait bien flipper ce que tu racontes dans ton post. Et l’ambiance actuelle de changement des règles n’est pas là pour réconforter…
    J’ai essayé de me renseigner (pour me rassurer) sur la crise Brésilienne de 1994. Cette dernière a fait suite à un contexte d’hyperinflation, ce qui n’est pas le cas actuellement. Au contraire, la récession risque (comme c’est le cas du pétrole et de l’immobilier par exemple) de faire baisser les prix.
    Des causes contraires pourraient-elles induire des conséquences similaires ?

  4. C’est une combinaison des deux …
    La déflation des actifs financiers, les actions, l’immobilier qui en est devenu un, les produits dérivés, les contrats à terme sur les matières premières … en gros toute la manifestation de la bulle de crédit.
    Tu peux re rendre compte de la part de la spéculation dans le prix du pétrole (150 – 60).
    Moins d’un « opérateur » (spéculateur) sur 20 se faisant réellement livrer du pétrole lorsqu’il achète un contrat.
    L’inflation arrive comme une conséquence, ce n’est jamais elle qui déclenche la crise.
    C’est toujours au départ l’excès de monnaie par rapport à une quantité de biens et de service qui entraîne la hausse des prix (sauf catastrophe induisant pénurie).
    Et que font les satrapes qui nous gouvernent ?
    Ils injectent du crédit par milliers de milliards pour sauver le système financier. Nous souffrons d’un excès de crédit, et eux, ils nous en remettent des louches.
    Cet « argent », pure création à partir de rien, va se retrouver dans peu de temps dans le réel, de même que le liquide issue de la braderie actuelle.
    L’argent doit « travailler » pour ces gens-là ; alors que le seul travail qui soit, c’est le labeur humain, combiné au savoir-faire.
    Ce qui montera inexorablement, ce sont les prix à la consommation, ceux de tous les jours. A mon humble avis, le pétrole ne va pas rester longtemps si bas, mais comme il y a de la géopolitique derrière (Russie, Vénézuela, …), il peut rester artificiellement bas pendant un petit moment.
    Donc, avec les injections récentes, grosse inflation voire hyperinflation, ce n’est qu’une quetion de temps.
    Combinée à une déflation des actifs, brutale pour ce qui est liquide (la bourse), plus lent pour ce qui est illiquide (immobilier).
    Bien sûr le prix facial de ces actifs changera avec l’inflation, mais leur valeur aura changé.
    Si tu as 100 000 euros bloqué, et qu’en 3 mois, la baguette passe de 1 à 20 euros, tes 100 000 euros sont divisés par 20 en valeur.
    Contre ça : les métaux précieux , l’argent et …. l’or !!

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