Il est où, le banquier ?

Plus Personne n’aurait vu passer un banquier ? Vous savez, les types qui accordaient les prêts ? Il parait qu’il y en avait partout, que ça grouillait en Grande-Bretagne.
Seulement « l’encours total des crédits aux particuliers, toutes catégories de prêts confondues, a augmenté de seulement 143 millions de livres  » (au mois d’août). Cela représente une chute de 95 % par rapport au mois de juillet, déjà problématique (3 milliards).
Au niveau immobilier, c’est 32 000 prêts (moins 1000), le tiers d’il y a un an.
Le mouvement de reconstitution de l’épargne est donc profond. 143 millions de livres, cela veut dire aussi que cette progression est très inférieure au montant des intérêts collectés.
En France, ce sont les crédits à la consommation qui stagnent (+ 0.7 % depuis le début de l’année), pendant que les défaillances augmentent de 15 % (50 % en Espagne).

Le bla-bla libéral en train d’être dévalué très vite, au moins chez les dirigeants, beaucoup mieux informés de la gravité de la situation, les cocus de base continuant à perroqueter le catéchisme appris.
La réalité se pose crument, le crédit défaille, et se repose en pleine lumière la question des rémunérations.
Le partage des revenus doit être revu. En la matière, les vaillants petits députés UMP font un combat retardateur anachronique : tout pour éviter la taxation des cols d’or.
Jusqu’à maintenant, la crise touchait 80 % de la population, épargnant 19 % et avantageant 1 %. Il est de plus en plus difficile de justifier le traitement du 1 %, à partir du moment, où la VRAIE classe moyenne (les 19 %), souffre aussi désormais et que c’est nouveau pour elle.
Elle risque, dans la crise, de se trouver fort peu de différence avec ces gens de la base que souvent elle regardait de haut, dans le pire des cas méprisait, alors qu’elle est vraiment identique : de l’épargne, un logement, un travail. Elle en avait un peu plus, c’est tout.
La perte de l’un, l’autre, ou des trois, est dans ce cas, beaucoup plus ravageur, que les trains de vie sont déjà plus dispendieux.

La question de l’immobilier a donc largement dépassé l’immobilier. On se loge selon ses moyens, et c’est bien ça, désormais le problème. Le problème devient aussi que les charges courantes soient désormais impayables par le citoyen de base complétement désargenté.

Vendredi 31 octobre 2008

(8 commentaires)

  1. « Il est de plus en plus difficile de justifier le traitement du 1 %, à partir du moment, où la VRAIE classe moyenne (les 19 %), souffre aussi désormais et que c’est nouveau pour elle. »
    Encore dans le mille Patrick, c’est un festival.
    Et qui fait les révolutions sinon la classe moyenne en difficulté?

  2. « Il est de plus en plus difficile de justifier le traitement du 1 %, à partir du moment, où la VRAIE classe moyenne (les 19 %), souffre aussi désormais et que c’est nouveau pour elle. » CQCD

  3. Il faut arrêter de dire n’importe quoi. La situation n’est pas comparable d’un pays à l’autre. Je suis moi-même banquier (et j’étais également persuadé du retournement du marché immobilier). Le problème n’est pas l’offre mais la demande. PPDA (ou presque !) a annoncé au 20H00 que le marché allait baisser (et vu que tout ce qui est annoncé au journal de TFone est forcément vrai), les gens sont en attente. Il n’y a plus de demande de prêt. Concernant les banques elles n’ont pas fermé les vannes du crédit. Simplement le marché est plus difficile, les taux plus élevés (avec des prix de l

  4. 30 % ce n’est pas assez dans un contexte de très forte récession :
    Les hauts fourneaux ARCELOR Mittal dans le Nord de la France viennent de fermer définitivement (il s’agit d’un process en continu 24 /24 7 sur 7).
    Lorsque l’on arrête, il faut reconstruire. Dans un futur assez proche, l’industrie automobile sera moins importante en France.
    Que vaut l

  5. à Gilbreizh :
    content de voir un banquier responsable. Preuve qu’ils ne l’étaient pas avant, et bien avant 2-3 ans. Sinon la bulle n’aurait pas pris son essor.
    En outre, quand un secteur bancaire s’hypertrophie outre mesure, CF islande, GB, USA, il devient insupportable à l’économie réelle.
    Quand au resserage du crédit, il existe bel et bien, même si ce n’est pas -encore- généralisé.

  6. Messieurs les banquiers , expliqués nous comment se fait il que les augmentations salariales sont toujours très élevées dans vos banques ( source à la SG ) alors que la situation devrait favoriser de la modération voir ,le gel . Vous etes complétement inconscients voir immoraux Je pense depuis longtemps que vous faites partis des Gangters modernes qui n’ont meme plus besoin de braquer les banques pour s’en mettre plein les poches .MESRINE avait des C……. lui . J’attends les nouvelles élections pour exprimer mon dégout ….

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