Lincoln, FDR et Obama.

Images_2 Il existe un dénominateur commun entre ces trois présidents, c’est qu’ils prennent le pouvoir dans des conditions absolument extraordinaires.
Lincoln est élu, et immédiatement une partie du Sud fait sécession.
La présidence Buchanan essaiera de la réduire politiquement pendant les 5 mois de la transition.
La leçon de ces 5 mois, où le président élu est resté sur la réserve, c’est qu’il n’y avait plus d’autre solution que la guerre.
Pour faire face à la situation et à la guerre, Lincoln jette par dessus bord toutes les considérations et a-priori économiques existants (et ses propres déclarations).
Le nord décollera pendant la période 1861-1873 et connaitra une grande prospérité.
En 1932, les 5 mois de transitions sont terribles, au point que Hoover propose des mesures conjointes.
Pour créer un « choc de confiance » et malgré les risques, FDR refuse.
Là aussi, toutes les considérations et les a-priori existants sont balayés.

On voit les trois présidences de crises commencer différemment. La fin de la présidence démocrate Buchanan sera très active.
Si la sympathie pour le sud est générale dans le cabinet, elle a totalement disparu pendant ces 5 mois.
La présidence FDR reprit, essentiellement, des mesures préparées par Hoover.
Aux antipodes de ses actes précédents.
Là, Obama doit tenir le choc de sa première épreuve, l’inexistence politique de l’administration républicaine sortante, l’évolution de la classe politique et dirigeante à une allure phénoménale (le chômage devient LE problème).
Très sous estimé, il pourrait devenir LE signal de la dépression.
Le soutien à la finance, a, quand à lui, atteint le montant de 7700 milliards (c’est pour rien). Quand au tas de brique, il atteignait 10 000 milliards.
Il a donc presque été entièrement nationalisé.

Pour J Sapir, c’est la politique économique actuelle qui est totalement insoutenable. La compression des salaires, un temps contrarié par la bulle immobilière, se retransmet désormais à l’économie entière.
La crise globale, commencée par une crise immobilière, n’est donc pas un « accident » du système, mais son point logique d’arrivée.
Maintenant, il faut en sortir. Le modèle américain, ses clones européens les plus alignés (Espagne, UK, Irlande et Islande) vont souffrir le plus.
C’est, paradoxalement, l’endroit où la remise en question est la plus radicale.

Lundi 24 novembre 2008.

(4 commentaires)

  1. Pas sûr que les premières annonces de nomination du Cabinet Obama, resucée de l’ère Clinton, ne vous donne raison.
    Se dire que le nouveau président fera mieux que celui qui est en place relève de l’évidence. La situation exige de viser un peu plus haut en terme d’ambition…
    @ Jérôme, chais pas si c’est une si bonne idée cette histoire d’or, je ne me suis pas fait de religion sur ce sujet, encore…

  2. J’en repris quelques louchées la semaine dernière et quelques pièces d’argent.
    Pas mécontent …
    Le dollar a l’air de dévisser à nouveau contre outes les devises et matières premières. Fin de la phase de rapatriement de dollar US due au désendettement massif ?
    Il me semble que les charettes de licenciés vont maintenant faire la une, et surtout l’entrée en scène de la crise monétaire …
    A côté, la crise immobilière, ce sera l’olive de l’apéro …

  3. Ce qui est étonnant c’est que l’on prévoit une contraction des salaires, alors que la solution à la crise c’est l’augmentation des revenus, comment? En faisant des travailleurs, les propriétaires de leur entreprise…Coopératives, participations, appeller cela comme vous voulez!!! On règlerait du même coup le problème du secteur financier mondial!!!…
    Non! je pense que c’est trop simple!…

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