La Rubrique de H. Taxpayer. 22 janvier 2009

D’abord des nouvelles d’Islande.
Les stocks écornés, ils manquent de chaussures, de nourriture, de papier toilette.
Les manifestations deviennent plus massives et plus violentes.
La dernière a réuni 2 000 personnes, pour un pays de 320 000 habitants.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes.
C’est une première depuis 1949 et l’entrée dans l’OTAN.
Rapporté à un pays comme la France, c’est 400 000 personnes dans la rue.
Il a fallu consacrer 8.5 milliards de $ pour « sauver » un pays de 320 000 habitants.
La question à 1 000 000 000 000 de couronnes islandaises (juste de quoi remplacer le papier toilette défunt et manquant), est de savoir comment « sauver » le reste de la planète, hormis le recours à un bon imprimeur.

Les banques françaises, se portent, dit on, bien.
Ce n’est pas pour rien qu’on a autorisé le report des normes comptables et de la valorisation au prix du marché.
Bien entendu, si elles allaient aussi bien que ça, elles ne tendraient pas la sébille à l’état, avec un prêt à taux d’intérêt démentiel.
Le problème aussi est celui d’un endettement démentiel des salariés (« Pour obtenir la paix sociale, endettez les salariés »), de 170 % en Grande Bretagne et Pays bas, 140 % en Espagne et aux USA, 73 % en France.
La « bonne » performance française est à relativiser.
Les salariés précaires ne sont pas endettés, les salariés à contrat de travail stables sont aussi dans la moyenne des autres pays.
« Nous ne sommes donc pas du tout confrontés à un cycle conjoncturel habituel, où il y a recul transitoire de l’activité ; nous avons devant nous une perte définitive d’activité.   » causée par le désendettement.

Nous sommes bien dans la compression du pouvoir d’achat, conséquence du libre-échange. Désormais, les gouvernements cherchent l’accélérateur, ils ne le trouvent plus.
De même, les banques sont mortes. Elles vont être NATIONALISEES (oh le gros mot), c’est simplement par distorsions idéologiques que les gouvernants font durer le plaisir.
Après les banques, l’automobile, mais aussi, la sidérurgie (chute de la production française de 62 % en décembre 2008). Dans ce contexte là, un grand groupe international comme ArcelorMittal n’est pas une force, mais un poids mort.
Mais, contrairement à ce que dis Krugman, les nationalisations ne seront pas temporaires. En effet, le ressort du crédit est cassé, et les dénationalisations y avaient recours aussi.

Happy Taxpayer le 22 janvier 2009